Sébastien Ogier remporte pour la 5e fois d’affilée le rallye de Monte Carlo le 28 janvier. / VALERY HACHE / AFP

En remportant, dimanche 28 janvier sa sixième victoire, mais surtout la cinquième consécutive sur le Monte-Carlo, le quintuple champion du monde des rallyes Sébastien Ogier et son coéquipier Julien Ingrassia établissent un nouveau record – jusqu’ici limité à quatre victoires d’affilée. Au volant de leur M-Sport Ford, ils devancent les Toyota de l’Estonien Ott Tänak et du Finlandais Jari-Matti Latvala.

On disait pourtant le pilote français en petite forme, mais courir le Monte Carlo, pour ce natif de Gap, dans les Hautes-Alpes – Gap, où était justement installé le parc d’assistance –, c’est presque comme s’il courait à domicile, cela motive. Autre motivation : la compétition. Sébastien Ogier se rapproche du record de sept victoires détenu par Sébastien Loeb, mais pas plus de trois de suite (2003, 2004, 2005, 2007, 2008, 2012, 2013).

Depuis 2013 justement, Sébastien Ogier s’installe en tête du championnat du monde (WRC). Dimanche, il mène ainsi déjà avec 26 points et huit longueurs d’avance sur son premier poursuivant, Ott Tänak.

La Fiesta de l’équipage M-Sport Ford Ogier-Ingrassia, le 27 janvier, à l’assaut du col de Moissiere (1 574m). / JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

« Etre régulier, ne pas faire d’erreur »

« Souvent au Monte-Carlo, les conditions sont compliquées mais celui-là était particulièrement difficile, a commenté le vainqueur. A la fin, nous nous imposons et j’en suis super heureux. »
Sébastien Ogier a pris les commandes de cette 86e édition dès la première spéciale courue jeudi 25 janvier, de nuit, alors qu’il était malade. Le lendemain, le champion gapençais devait son bon résultat aux spectateurs qui ont aidé l’équipage à sortir sa M-Sport Ford du fossé. Le week-end s’est ensuite poursuivi sans sorties de route, sans prise de risque non plus. « Il fallait être régulier, essayer de ne pas faire d’erreur. J’en ai fait, elles m’ont coûté du temps, mais peut-être pas autant qu’aux autres », a déclaré Ogier.

Bryan Bouffier, le second Français en WRC pour une « pige » chez M-Sport Ford, est huitième à l’issue d’un week-end qui ne s’est pas exactement déroulé comme prévu. Légèrement blessé dans un accrochage lors des reconnaissances, son copilote Jérôme Degout a en effet été remplacé au pied levé par Xavier Panseri, tout juste de retour du Dakar (FRA).

La Toyota de l’Estonien Ott Tänak au départ de la première spéciale du Monte-Carlo le 25 janvier. / VALERY HACHE / AFP

Derrière les Toyota, revenues en WRC seulement depuis 2017, ont impressionné. Leur pilote estonien Ott Tänak, troisième l’an dernier avec M-Sport, semble apprécier la puissance de son nouveau bolide. « Il y a toujours beaucoup d’excitation quand on change d’équipe et je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, a-t-il expliqué : c’est un grand soulagement ! » « Nous sommes surpris de voir à quelle vitesse il s’est adapté », s’est de son côté félicité son nouveau patron chez Toyota, Tommi Mäkinen, quadruple champion du monde (1996-1999).

Thierry Neuville (Hyundai) cinquième

Scénario inverse en ravanche chez Hyundai. Le constructeur coréen espérait avoir suffisamment travaillé cet hiver pour instaurer une certaine régularité, qui lui a tant manqué en 2017. Le Belge Thierry Neuville, vice-champion du monde, est parvenu à arracher la cinquième place après un tête-à-queue qui lui a coûté plus de quatre minutes dans la première spéciale. Il souhaitait néanmoins positiver : « Nous avons fait un bon rallye. Mon erreur de jeudi [25 janvier] est vraiment regrettable mais c’est le Monte-Carlo, tout le monde fait des erreurs. Sans cela et notre crevaison, un podium était possible. »

Le Norvégien Andreas Mikkelsen et l’Espagnol Dani Sordo ont eux abandonné sur panne après une sortie de route.

On attendait enfin les Citroën, après une saison 2017 décevante. La quatrième place du Britannique Kris Meeke, meilleur temps de la Power Stage, ne doit pas cacher que la C3 n’a pas bien répondu dans les conditions d’adhérence précaires des routes de montagne typiques du Monte-Carlo.

Prochain rendez-vous mi-février en Suède pour la deuxième manche de la saison. Avant le retour, du 8 au 11 mars, après cinq ans d’absence du mythique duo Sébastien Loeb-Daniel Elena sur Citroën.