LES CHOIX DE LA MATINALE

L’indie folk des Californiens Lord Huron, la pop éclectique de Carole Masseport, un clip déjanté de the Wombats, l’annonce des premières têtes d’affiche du festival nîmois TINALS et la folle journée de Nantes. Voici notre sélection hebdomadaire.

DEUX CONCERTS :

  • Lord Huron, au Trabendo, à Paris, le 29 janvier

Lord Huron - Ancient Names (Part I)
Durée : 06:03

Dès son premier album en 2012, Lonesome Dreams (IAMSOUND/Pias), le quintette américain Lord Huron, emmené par le multi-instrumentiste et chanteur Ben Schneider, a récolté une foule d’éloges venant de la critique internationale. Elle le présenta comme le nouveau chantre d’une folk chimérique et exotique, sorte de cousin lointain d’un Timber Timbre. Strange Trails, paru en 2015, encore plus ambitieux dans l’exploration des mythes américains (Elvis, les années 1960 et l’âge d’or d’Hollywood), confirma tous les espoirs portés en cette formation.

Mais ce sont leurs chansons diffusées dans des séries télévisées populaires outre-atlantique comme 13 Reasons Why, Shameless ou Grey’s Anatomy, qui leur a élargi leur audience. En France, les efforts semblent commencer à payer. Le concert parisien du lundi 29 janvier, initialement prévu au Point éphémère a été déplacé dans une salle plus spacieuse, le Trabendo, à côté de la Philharmonie de Paris.

Cette unique date française, sera assurément l’occasion d’entendre quelques inédits tirés de leur troisième album Vide Noir, à paraître en avril chez Universal, et teasé depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Les deux premiers extraits en écoute, Ancient Names (Part I) et Ancient Names (Part II), confirment que leur talent à façonner une pop en cinémascope n’est en rien altéré. Franck Colombani

Trabendo, Parc de La Villette, 211 avenue Jean-Jaurès, Paris-19e. Mo Porte-de-Pantin. Lundi 29 janvier, à 19 heures. 16,80 €

  • Carole Masseport, aux Trois Baudets, à Paris, le 29 janvier

Carole Masseport aux Trois Baudets, à Paris, lundi 29 janvier. / DR

Publié à l’automne 2017, le nouvel album de Carole Masseport, A la fin de l’hiver (Yaqa Fauqtu/Inouïe Distribution), réalisé par Jean-Jacques Nyssen, fait entendre diverses approches, de la pop orchestrée (A la fin de l’hiver) qui peut prendre des allures rock (Ce qui ne veut pas mourir), des envies de danses ensoleillées (Sans ça, La Vie quoi), une pincée de jazz manouche (Chez moi), une électro sobre (Quand je pense à nous)… avec en thème central l’amour, les sentiments. Ce qu’elle chante d’une voix expressive, pleine et chaude.

Sur scène, elle est aussi bassiste et claviériste. Pour son concert aux Trois Baudets, à Paris, ce lundi 29 janvier, Carole Masseport sera accompagnée par le guitariste Geoffrey Bouthors, l’ensemble vocal Stabcats (dix-sept filles et garçons) et aura en invitée la chanteuse et guitariste Céline Ollivier, cosignataire de la belle chanson Au parc (elle nous avait séduit avec son album Grands Espaces, Le Chant du crocodile/L’Autre Distribution, sorti en janvier 2017). En premières parties de cette soirée, Angèle Osinski et Robi. Sylvain Siclier

Les Trois Baudets, 64 bd de Clichy, Paris 18e. Mo Blanche, Pigalle. Tél. : 01-42-62-33-33. Lundi 29 janvier, à 20 heures. 10 €.

UN VIDÉOCLIP : « Cheetah Tongue » par The Wombats

The Wombats - Cheetah Tongue (Official video)
Durée : 03:49

Formé au début des années 2000, à Liverpool, par le chanteur et guitariste Matthew Murphy, le bassiste et chanteur Tord Overland Knudsen et le batteur et chanteur Dan Haggis (tous les trois par ailleurs claviéristes), le groupe anglais The Wombats avait annoncé, fin 2017, que son quatrième album, intitulé Beautiful People Will Ruin Your Life, (Kobalt Music Recordings/PIAS) sortirait le 9 février.

Après un premier extrait du disque, Lemon To A Knife Fight, accompagné d’un vidéoclip avec tueurs de films d’horreurs, loup-garou et héroïne vengeresse, voici Cheetah Tongue, entraînante chanson pop et rock, dont le clip, comme le précédent, a été réalisé par Finn Keenan. Une énergique sexagénaire y donne des conseils à celles de son âge, voire plus, pour se maintenir en forme en faisant divers mouvements de gymnastique. Avec des boîtes de haricots à la tomate, un fer à repasser (et des chaussettes), un aspirateur, en maniant la télécommande de la télévision… jusqu’à transformer les soupirants de ces dames en haltères. S. Si.

UNE AFFICHE : le festival This is Not A Love Song, à Nîmes, dévoile ses premiers noms

L’affiche 2018 du festival This is Not a Love Song. / DR

Pour sa 6e édition, le festival nîmois This is Not A Love Song (ou TINALS pour les intimes) revient du 1er au 3 juin, avec déjà de belles promesses. Le rendez-vous phare de musique « indé » du Sud-Ouest, vient d’annoncer les vingt-quatre premiers noms de sa programmation qui en comptera au total plus d’une soixantaine.

Après avoir battu en 2017 son record d’affluence (16 000 spectateurs répartis sur ses quatre scènes), grâce à des têtes d’affiche comme Thee Oh Sees et Primal Scream, le festival mise encore sur des grosses pointures internationales comme Phoenix, Beck et The Jesus & Mary Chain, sans pour autant négliger des héros plus confidentiels comme la fratrie Sparks et la figure punk culte Peter Perrett (ex Only Ones).

Outre quelques habitués comme Ty Segall et The Breeders, la programmation se veut éclectique, avec notamment le charismatique folker Father John Misty, la dark pop hantée de John Maus, le rock arty de Deerhunter, la folkeuse néo-zélandaise Aldous Harding, la pop éthérée de Cigarettes After Sex, le post-punk ernergique de Moaning, la star de la techno-house The Black Madonna, le rappeur américain Vince Staples, et même du metal hardcore avec Dead Cross, le groupe du batteur Dave Lombardo (Slayer, Fantomas, John Zorn...). F. C.

Festival This Is Not A Love Song au Paloma, 250 chemin de l’Aérodrome, Nîmes. Du 1er au 3 juin. Forfait trois jours en prévente, 90 €, sur place, 110 € ; billet journée, vendredi et samedi, de 38 € à 46 €, dimanche, de 28 € à 36 €.

UN FESTIVAL : La Folle Journée de Nantes, du 31 janvier au 4 février

Affiche du festival La Folle Journée de Nantes. / DR

« Vers un monde nouveau » : tel est le thème convoqué par la 24e édition de la Folle Journée de Nantes, qui se tient du 31 janvier au 4 février, après avoir essaimé dans onze villes en Région des Pays de la Loire.

L’exil est depuis cinq siècles une source majeure d’inspiration pour de nombreux compositeurs de musique « classique », du Moyen-Age à nos jours. Un exil qui peut revêtir des fortunes diverses. Déracinement obligé, à l’instar de ces artistes contraints de quitter leur pays pour raisons politiques – Chopin –, chassés par les régimes nazi et soviétique (la liste est longue). Expatriation choisie pour les besoins d’une carrière professionnelle, à l’image de Haendel, parti de Prusse pour l’Italie, avant d’être couronné comme le plus grand compositeur du Royaume d’Angleterre au XVIIIe siècle. Sans oublier les exils intérieurs que sont les voyages de l’imaginaire, dont beaucoup sont à l’origine des chefs-d’œuvre, pour ne citer que Schubert.

C’est à Nantes terre d’accueil depuis 1995 que se retrouveront les 2 000 artistes sédentarisés par René Martin pour quelque 288 concerts (142 000 billets à délivrer). Après la « Nature » en 2016 et le « Rythme des peuples » en 2017, « Vers un monde nouveau » parle d’un temps actuel, où la crise migratoire est devenue un phénomène mondial majeur. En conjuguant enjeux artistiques et réflexion humanitaire, La Folle Journée se place au cœur d’une actualité qui la dépasse. Marie-Aude Roux

La Folle Journée de Nantes, La Cité-Nantes Events Center, 7 rue de Valmy, Nantes (Loire-Atlantique). Du 31 janvier au 4 février. Tél. : 02-51-88-36-36. 5 € (conférences) à 30 €.