Les prisons ont connu un quasi-retour à la normale lundi 29 janvier avec seulement sept établissements touchés par le mouvement des surveillants, selon la direction de l’administration pénitentiaire (DAP).

Les syndicats FO et CGT avaient promis une relance du mouvement après une « pause voulue et organisée » pendant le week-end, mais aucun blocage ni piquet de grève n’était signalé lundi matin, selon la DAP. Seuls quelques établissements sont en « en service dégradé » — où les tâches quotidiennes comme l’accompagnement des détenus en promenade ou au parloir sont partiellement assurées — comme à Metz, Bordeaux et Vannes, avec des retards à la prise de service ou des non-prises de poste.

Samedi et dimanche, une vingtaine d’établissements ont été touchés alors qu’ils étaient encore 62 sur 188 vendredi dans cette vaste mobilisation, lancée le 11 janvier après l’agression d’un surveillant à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).

« Le mouvement n’est pas très suivi aujourd’hui car les directions ont menacé ceux qui étaient devant les prisons ce matin de mettre à exécution des sanctions disciplinaires », a expliqué Samuel Gauthier, délégué de la CGT-Pénitentiaire.

Un accord signé vendredi

Le syndicat majoritaire des gardiens de prison, l’UFAP-UNSA (près de 40 %), a signé vendredi un projet d’accord avec le gouvernement. La garde des sceaux a averti dimanche soir que ses propositions de sortie de crise étaient « définitives », appelant les personnels à reprendre le travail. Les syndicats FO et CGT ont rejeté cet accord.

Le projet gouvernemental comporte des mesures pour améliorer la gestion des détenus radicalisés, renforcer la sécurité des agents, la création de 1 100 emplois et une enveloppe de plus de 30 millions d’euros pour les indemnités, soit une augmentation de 1 150 euros par agent par an.

La CGT et FO réclament toujours une amélioration statutaire — le passage de la catégorie C à B de la fonction publique — et ont déclaré qu’ils allaient organiser des concertations pour réfléchir à d’autres modalités d’action dans les prochains jours, mentionnant de possibles blocages de tribunaux et de préfectures.

Les surveillants n’ont statutairement pas le droit de grève et s’exposent donc à des sanctions, comme des mises à pied et des retenues de salaire. Les premières sanctions — des mises à pied avec sursis jusqu’à présent —, ont commencé à tomber la semaine dernière.