Des soldats séparatistes à Aden. / SALEH AL-OBEIDI / AFP

Une deuxième journée de violences entre forces séparatistes et soldats gouvernementaux a provoqué la mort d’au moins neuf personnes lundi 29 janvier dans la ville méridionale d’Aden, la deuxième du Yémen. Selon des sources militaires, cinq combattants séparatistes ont été tués par des tireurs embusqués et quatre soldats loyalistes ont trouvé la mort dans des échanges de tirs.

La grande ville portuaire du Sud était totalement paralysée au milieu des tirs de chars de combat et de pièces d’artillerie lourde, ont-elles ajouté.

La crise qui a éclaté dimanche entre les séparatistes et le gouvernement de M. Hadi, soutenu par l’Arabie saoudite, a donné une nouvelle dimension au conflit qui se poursuit depuis trois ans dans ce pays pauvre de la péninsule Arabique.

Les séparatistes réclament le départ du premier ministre

Les séparatistes étaient précédemment alliés au gouvernement, mais la situation s’est tendue en avril 2017 quand le président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, a limogé le gouverneur d’Aden, Aidarous Al-Zoubaidi, qui a formé le mois suivant un Conseil de transition du Sud, autorité parallèle dominée par des séparatistes. Ce Conseil avait fixé un ultimatum la semaine dernière à M. Hadi, exigeant le départ du premier ministre Ahmed ben Dagher et des « changements au gouvernement », accusé de « corruption », faute de quoi un grand sit-in serait organisé à Aden.

L’ultimatum a expiré dimanche matin et des combats ont éclaté à travers la ville entre des forces séparatistes et des unités gouvernementales, faisant au moins 15 morts et 122 blessés, dont des civils, et aboutissant à la prise du siège transitoire du gouvernement et d’autres installations par les séparatistes, selon des sources militaires.

Le président, en exil à Riyad, a appelé l’Arabie saoudite, à la tête d’une coalition arabe entrée au Yémen pour combattre la rébellion houthiste, à faire cesser les violences.