Le luxueux hotel Ritz-Carlton de Riyad a servi de « prison dorée » dans le cadre de la campagne anticorruption. / GIUSEPPE CACACE / AFP

Le procureur général d’Arabie saoudite, Saoud Al-Mojeb, a annoncé, mardi 30 janvier, que sur les 381 suspects interrogés dans le cadre d’une campagne anticorruption lancée le 4 novembre 2017, 56 étaient toujours en détention.

Dans une déclaration officielle, Saoud Al-Mojeb a expliqué que l’examen des dossiers était « terminé », que les négociations et les arrangements avec les personnes accusées de corruption avaient « abouti » et que certains dossiers avaient été transmis au bureau du procureur en vue des « procédures pertinentes ».

Ce bureau a décidé de libérer tous les individus pour lesquels les accusations n’étaient « pas suffisamment fondées » et tous ceux avec lesquels le gouvernement a conclu des accords après qu’ils ont « admis les accusations de corruption ».

Cependant, 56 individus restent en détention, le procureur général ayant refusé tout arrangement avec eux, « en raison d’autres dossiers criminels en cours » et afin de « poursuivre le processus d’enquête ».

107 milliards de dollars

M. Al-Mojeb a précisé que les accords conclus avec certains suspects allaient permettre aux autorités de récupérer plus de 400 milliards de riyals (107 milliards de dollars), remboursés sous forme d’avoirs immobiliers, commerciaux, en titres et en espèces.

La campagne anticorruption sans précédent dans le royaume saoudien avait été lancée le 4 novembre 2017 par le puissant prince héritier, Mohammed Ben Salman Al-Saoud, 32 ans. Parmi les suspects figuraient des princes, des ministres, d’anciens ministres et des hommes d’affaires. Plusieurs des personnalités arrêtées avaient déjà été libérées et les autorités avaient rapporté que la plupart avaient accepté un arrangement financier en échange de leur libération.

Le plus médiatisé d’entre eux, le prince Al-Walid Ben Talal, 62 ans, cousin du prince héritier, a été libéré samedi après avoir conclu un « arrangement » avec les autorités dont la teneur n’a pas été divulguée. Il fait partie des plus grandes fortunes mondiales.

Al-Walid Ben Talal était détenu avec d’autres personnalités à l’hôtel Ritz-Carlton, un palace de la capitale saoudienne fermé au public et transformé en « prison dorée » depuis près de trois mois.

Selon l’Agence France-Presse, il était impossible mardi de confirmer que tous les occupants avaient quitté les lieux. Le Ritz-Carlton de Riyad doit en principe rouvrir ses portes le 14 février. Cet hôtel n’était pas le seul lieu de détention des suspects interrogés dans le cadre de la campagne anticorruption.