Lors d’une manifestation en faveur d’un assouplissement de la législation irlandaise sur l’IVG, à Dublin, en septembre 2017 : « Laissez-vos chapelets loin de mes ovaires. » / CLODAGH KILCOYNE / CLODAGH KILCOYNE

C’est sur un sujet particulièrement clivant dans leur pays que les électeurs irlandais seront amenés à se prononcer fin mai. Le gouvernement a proposé, dans la soirée du lundi 29 janvier, l’organisation d’un référendum qui ouvrirait la voie à l’assouplissement de la législation entourant l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Les votants seront priés de dire s’ils souhaitent ou non abroger le 8e amendement de la Constitution qui grave dans le marbre le droit à la vie de la mère et de son enfant à naître.

« L’avortement existe en Irlande, mais il est peu sûr, échappe à tout encadrement est il est illégal et, à mon avis, nous ne pouvons pas continuer d’exporter nos problèmes et d’importer nos solutions », a fait valoir le premier ministre Leo Varadkar évoquant les milliers de femmes qui se rendent chaque année à l’étranger pour avorter ou qui utilisent des pilules abortives pour mettre fin à leur grossesse.

« Selon moi, il faut décider s’il fait continuer de stigmatiser et de pénaliser nos sœurs, nos collègues et nos amies ou si nous sommes prêts à faire un choix collectif pour exprimer notre empathie et notre compassion. »

Lors d’une manifestation en faveur d’un assouplissement de la législation irlandaise sur l’IVG, à Dublin, en septembre 2017 : « En Irlande, l’avortement est un crime qui peut être puni de 14 ans d’emprisonnement, plus qu’un homicide dans certains cas. » / CLODAGH KILCOYNE / CLODAGH KILCOYNE

Strictement interdite jusqu’en 2013 dans ce pays à forte tradition catholique, l’IVG est désormais possible si la vie de la femme enceinte est menacée par la poursuite de sa grossesse.

Fossé générationnel

Deux études d’opinion publiées ces derniers jours laissent entendre qu’entre 51 % et 56 % des électeurs sont favorables à l’autorisation de l’avortement au cours des douze premières semaines de grossesse tandis que 30 % y sont opposés, les autres étant indécis.

Ces sondages témoignent toutefois d’un fossé générationnel : une franche majorité des plus de 65 ans étant contre à une telle réforme. Et, selon des observateurs, la mobilisation risque d’être forte dans le camp des adversaires de la proposition.

La date du scrutin devrait être publiée dans les semaines à venir.