Tous les copropriétaires le savent bien, recevoir son appel de charges chaque début de trimestre n’est pas une partie de plaisir ! Mais, il faut bien payer le chauffage collectif, le nettoyage de la cage d’escalier et le salaire du gardien, sans oublier les honoraires du syndic.

Un premier baromètre grâce à l’analyse de 7,5 millions d’annonces de biens en vente

Pour autant, il n’existe pas de statistiques officielles sur ces charges. Seule l’Association des responsables de copropriété (ARC) rend public chaque année un observatoire des charges, basé sur les réponses fournies par ses adhérents. Et la start-up MeilleurCopro, qui accompagne les copropriétaires et les syndics dans leur réflexion de réduction des charges, vient de publier un premier baromètre grâce à l’analyse de 7,5 millions d’annonces de biens en vente. Depuis 2014, les annonces doivent, en effet, préciser si l’immeuble est soumis au statut de la copropriété, le nombre de lots et le montant des charges payées par le logement vendu.

En moyenne, 40 euros par mètre carré, par an, à Paris

L’analyse de MeilleurCopro montre que les copropriétaires parisiens paient en moyenne 40 euros par mètre carré par an, soit 1 992 euros chaque année pour un appartement de 50 mètres carrés. Mais ce chiffre peut s’envoler jusqu’à 7 200 euros par an pour les copropriétés les plus chères, c’est-à-dire où les services sont les plus nombreux : espaces verts à entretenir, gardiens, ascenseur et chauffage collectif.

En province, un copropriétaire s’acquitte plutôt de 1 400 euros par an, mais ce chiffre peut grimper jusqu’à 3 550 euros pour les copropriétés les plus chères. Les villes les moins chères sont Nantes (21 euros par mètre carré, par an) et Bordeaux (19 euros par mètre carré, par an). Habiter Paris implique donc de payer des charges de copropriété 42 % plus élevées que celles de la province. « Les immeubles parisiens ont plus d’équipements que les immeubles en province ce qui explique cet écart de prix », explique Edouard-Jean Clouet, fondateur de MeilleurCopro. Ainsi, 22 % des immeubles parisiens sont dotés de gardiens contre moins de 10 % dans la plupart des villes de province.

Des charges en hausse de 30 % depuis 2000

Le dernier observatoire de l’ARC montrait, quant à lui, que la moyenne des charges parisiennes en 2016 se situait à 51,40 euros par mètre carré, par an, ce qui amenait le copropriétaire d’un appartement de 50 mètres carrés à payer à 2 575 euros par an, soit 583 euros de plus que le baromètre de MeilleurCopro.

La différence entre les deux réside peut-être dans le fait que le baromètre est basé sur les chiffres indiqués par les annonces immobilières. Or, celles-ci sont renseignées de façon parfois approximative par les agents immobiliers ou les propriétaires qui mettent en vente. « Nos chiffres sont basés sur les éléments comptables transmis par nos adhérents et analysés par nos soins. Nous avons donc des informations plus précises », estime Claude Pouey, responsable de l’observatoire de l’ARC.

Cette association estime que l’Ile-de-France se situait à un niveau de charges de 48,80 euros par an et par mètre carré et les régions aux alentours de 36,40 euros. Reste à voir aussi l’augmentation des charges ces dernières années : l’ARC estime qu’elles ont augmenté de 30 % depuis l’an 2000. Le baromètre de MeilleurCopro a l’intention de calculer ce pourcentage l’an prochain.