Un train SNCF en gare d’Arcachon, le 15 septembre 2015. / MEHDI FEDOUACH / AFP

La CGT appelle les cheminots à manifester jeudi 8 février à Paris pour « dénoncer la politique antiferroviaire du gouvernement » et exprimer leur « ras-le-bol général », a annoncé mercredi 31 janvier Laurent Brun, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots. « Les cheminots constatent aujourd’hui que leur travail est dénigré et dévalorisé », a déploré M. Brun lors d’une conférence de presse.

Des salariés d’autres entreprises et secteurs (Alstom, énergie…) et des associations d’usagers participeront aussi à cette manifestation, ainsi que neuf délégations étrangères qui viendront « témoigner de l’effet néfaste de la concurrence », a-t-il ajouté.

Contraintes techniques « extrêmement importantes »

Accusant l’ouverture à la concurrence du fret ferroviaire, en 2006, d’avoir « tué l’activité en passant d’une politique de volumes à une politique de marges », M. Brun considère que « l’ouverture à la concurrence n’est pas un bon mode pour le transport ferroviaire », dont les « contraintes techniques » sont « extrêmement importantes ».

Avec l’ouverture prochaine à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs, prévue à partir de fin 2019, « le système va être complexifié par la multiplication des acteurs », alors qu’il est « déjà complexe à coordonner », a-t-il relevé.

La CGT souhaite au contraire que le « monopole de la SNCF » soit « confirmé » afin d’« améliorer le service public et faire face à la dégradation avancée du réseau qui nécessite au moins vingt ans de travaux intensifs ».

Souhaitant également le retour à « une entreprise SNCF unique et intégrée », le syndicat a critiqué l’organisation actuelle qui crée des « conflits d’intérêts » entre services et qui est « un facteur de dé-productivité ».

La CGT a enfin dénoncé les suppressions d’emplois à la SNCF – entraînant notamment des « fermetures de gares, suppressions de contrôleurs… » – et le « pillage des fonds publics par la sous-traitance en cascade et les partenariats public-privé ». Quant à la question du statut des cheminots, « c’est le débat d’après la concurrence », a dit M. Brun.