Le recours accru aux contractuels et l’ouverture d’un plan de départs volontaires seront au menu d’une « grande concertation » sur la fonction publique qui débute en février, a annoncé jeudi 1er février le premier ministre Edouard Philippe, à l’issue d’un comité interministériel.

Des réunions sont prévues entre le gouvernement et les syndicats de la fonction publique dans le cadre de cette concertation qui se poursuivra toute l’année, a précisé le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin, qui en sera chargé avec le secrétaire d’Etat Olivier Dussopt. En ligne de mire, l’objectif présidentiel de suppression de 120 000 postes.

Dans le projet du gouvernement, les possibilités de recourir aux contrats plutôt qu’au statut de fonctionnaire « seront largement étendues, notamment pour les métiers ne relevant pas d’une spécificité propre au service public, a annoncé le premier ministre. Ce qui est en jeu, c’est d’adapter le statut de la fonction publique, de l’assouplir, de faire en sorte qu’il puisse redevenir un cadre efficace pour l’action publique. »

Rémunération au mérite

Gérald Darmanin a, quant à lui, précisé les contours du « plan de départs volontaires » tout juste annoncé :

« Il ne s’agit pas de faire un plan de départs volontaires pour tout le monde, bien évidemment. Il s’agit d’adapter nos services publics et de le faire avec et pour les agents publics. (…) Il s’agit dimaginer avec les agents publics un plan de départs volontaires pour ceux qui souhaiteraient partir, en conséquence de la réforme de l’Etat. »

L’exécutif veut développer davantage la rémunération au « mérite », a en outre annoncé M. Philippe. La discussion doit également porter sur deux autres chantiers délicats : la simplification des instances représentatives du personnel et l’accompagnement des départs ou des reconversions dans la fonction publique.

Edouard Philippe a, par ailleurs, confirmé une réforme évoquée par Emmanuel Macron il y a dix jours : les diplômés de l’ENA, l’Ecole nationale d’administration, issus des grands corps, les plus prestigieux, seront désormais affectés, deux ans après leur sortie de l’école de la haute fonction publique, aux « projets prioritaires » de l’exécutif, en administration centrale ou territoriale.