Lors des funérailles d’Alexia Daval. / SEBASTIEN BOZON / AFP

Interrogé sur les propos controversés de Marlène Schiappa à propos de la défense de Jonathann Daval, Christophe Castaner a estimé jeudi 1er février sur France Inter qu’« un ministre n’a pas à commenter une affaire judiciaire ». Le secrétaire d’Etat auprès du premier ministre, chargé des relations avec le parlement a précisé à l’auditeur qui l’interrogeait qu’il n’avait pas « à juger » si la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes avait « fait une erreur ».

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a de son côté estimé sur Europe 1 que Mme Schiappa n’était « pas intervenue dans le travail de la justice », appelant à « avoir beaucoup de mesure sur ce dossier, beaucoup de discrétion ». « Elle a rappelé ce qui est le combat qu’elle mène, et avec talent, depuis sa nomination au gouvernement, que dans le quinquennat les violences faites aux femmes étaient une priorité », a-t-il défendu.

« Ensuite il y a évidemment le respect de la défense et il est parfaitement légitime qu’un avocat prenne la ligne de défense qu’il souhaite pour pouvoir défendre son client, il n’est pas question d’intervenir dans ces dossiers-là. »

La députée Amélie de Montchalin (La République en marche) a quant à elle affirmé sur LCP que « Marlène Schiappa est une vigie aussi pour notre débat public, pour qu’on se rende compte collectivement de ce qu’on entend, de ce qu’on dit, et comment le débat public se façonne »« Ensuite, il y a bien sûr l’instruction. Les juges vont faire leur travail en toute indépendance, les jurés décideront en toute indépendance, et la justice suivra son cours », a-t-elle affirmé.

Mme Schiappa s’est exprimée mercredi sur les arguments utilisés par la défense de Jonathann Daval, qui a reconnu le meurtre de son épouse il y a trois mois, jugeant « proprement scandaleux » de mettre en avant la « personnalité écrasante » d’Alexia Daval et demandant « d’arrêter de trouver des excuses » aux féminicides.

« Nous dire : “Elle a une personnalité écrasante, et c’est pour cela qu’elle aurait été assassinée”, je trouve ça proprement scandaleux », a déclaré sur RTL Mme Schiappa, réagissant aux propos de Randall Schwerdorffer, l’un des avocats de Jonathann Daval.

« C’est un assassinat »

« En disant ça, on légitime les féminicides, on légitime le fait que tous les trois jours, il y a une femme qui soit tuée sous les coups de son conjoint » et « je trouve que c’est extrêmement dangereux de relayer cela », a-t-elle ajouté en mettant en garde les médias face à leur « responsabilité dans la manière dont ils présentent les féminicides et les violences conjugales ».

« Ça n’est pas passionnel, ce n’est pas une dispute, ce n’est pas un drame passionnel, c’est un assassinat (…). Il faut arrêter de minimiser les violences conjugales, arrêter de trouver des excuses. Il n’y a rien, rien, qui justifie que l’on frappe sa femme ou sa compagne », a encore dit Mme Schiappa. En l’état, Jonathann Daval n’est pas mis en examen pour assassinat, ce qui suppose une préméditation, mais pour meurtre.

Les propos de la secrétaire d’Etat « ne sont pas adaptés », a réagi l’avocat sur RTL. « Beaucoup de personnes parlent et créent des polémiques à ce sujet sans connaître les tenants et les aboutissants du dossier (…). Beaucoup de journalistes savaient les violences au sein du couple et qu’Alexia était à l’origine de ces violences », a déclaré Me Schwerdorffer.