Ian Bailey, en 2012. / PETER MUHLY / AFP

La cour d’appel de Paris a confirmé jeudi 1er février le renvoi aux assises du Britannique Ian Bailey, soupçonné du meurtre de Sophie Toscan du Plantier en Irlande en 1996.

La chambre de l’instruction a estimé qu’il y avait « suffisamment d’éléments à charge » pour le juger pour le meurtre de l’épouse du producteur de cinéma Daniel Toscan du Plantier. Ian Bailey, 60 ans, « étudie la possibilité » de se pourvoir en cassation, a fait savoir son avocat, Dominique Tricaud, ce qui retarderait la tenue d’un éventuel procès.

Dans son ordonnance rendue le 27 juillet 2016, Nathalie Turquey, la juge d’instruction chargée de l’enquête, avait renvoyé le journaliste devant les assises pour « homicide volontaire ». Ian Bailey avait alors fait appel.

Procès en l’absence du suspect

« C’est un soulagement pour les proches de Sophie Toscan du Plantier, même s’ils savent que le procès n’est pas pour toute suite et qu’il se fera vraisemblablement en l’absence du suspect », a réagi l’un des avocats de la famille, Laurent Pettiti. En effet, la justice irlandaise a jusqu’à présent refusé de remettre Ian Bailey aux autorités françaises — qui ont émis deux mandats d’arrêt à son encontre, en 2010 et en 2016 — invoquant l’absence de réciprocité entre les deux pays en matière d’extradition.

Sophie Toscan du Plantier fut trouvée morte au matin du 23 décembre 1996, en vêtements de nuit, en contrebas de sa maison isolée de Schull, un village de la côte sud-ouest de l’Irlande, où elle était venue passer quelques jours avant Noël.

Alors âgée de 39 ans, l’épouse du producteur de cinéma Daniel Toscan du Plantier — mort en 2003 — avait été frappée à la tête à coups de parpaing.

Journaliste pigiste résidant à quelques kilomètres de là, Ian Bailey a rapidement fait figure de suspect en étant parmi les premiers sur les lieux du crime, puis en évoquant dans ses articles des éléments de l’enquête censés être connus uniquement du meurtrier et des enquêteurs. Interpellé à plusieurs reprises par la police irlandaise, il a toujours clamé son innocence et n’a jamais été inculpé.