Fidel Castro Diaz-Balart, le 1er juin 2016, était dépressif, selon ses médecins. / ADALBERTO ROQUE / AFP

Il avait hérité des traits et de la stature de son père, arborant le plus souvent le même collier de barbe que lui. Fidel Castro Diaz-Balart, fils aîné de Fidel Castro et neveu de l’actuel président cubain Raul Castro, s’est suicidé jeudi 1er février à l’âge de 68 ans après avoir lutté plusieurs mois contre « un état profondément dépressif », a révélé La Havane.

Celui que les Cubains connaissaient sous le diminutif de « Fidelito », docteur en sciences, « avait initialement requis une hospitalisation, et par la suite il avait été maintenu sous traitement ambulatoire durant sa réintégration sociale », a rapporté le quotidien Granma sans fournir davantage de détails.

La nouvelle de ce suicide, également annoncé au journal télévisé du soir, a pris la population par surprise quinze mois seulement après la mort de son père, le 25 novembre 2016 à l’âge de 90 ans.

Une enfance riche en rebondissements

Né avant la révolution castriste, l’aîné des enfants de Fidel Castro était issu du premier mariage de Fidel Castro avec Mirtha Diaz-Balart, fille d’un homme politique cubain des années 1940. Après le divorce du couple, en 1955, la bataille pour la garde de l’enfant – finalement remportée par Fidel Castro – donna lieu à une véritable saga riche en rebondissements. Après la victoire de la révolution cubaine en 1959, sa mère avait dû s’exiler et vit aujourd’hui en Espagne. Elle a toutefois pu se rendre à Cuba plusieurs fois ces dernières années.

La famille Diaz-Balart demeure un des piliers de l’exil cubain sis à Miami, en Floride, et « Fidelito » avait pour cousin le républicain Mario Diaz-Balart, farouche anticastriste siégeant aujourd’hui à la Chambre des représentants.

Beaucoup de Cubains l’ont découvert enfant lorsqu’il apparut dans un uniforme vert olive au côté de son père au moment de son entrée triomphale à La Havane le 8 janvier 1959.

Spécialisé dans les nanosciences

Né le 1er septembre 1949, « Fidelito » fut envoyé par son père en Union soviétique pour y étudier la physique nucléaire, un domaine dans lequel il a occupé de hautes responsabilités de 1983 à 1992, avant d’être limogé puis nommé vice-président de l’Académie des sciences de Cuba, poste qu’il a occupé jusqu’à sa mort. Il était également détenteur du titre honorifique de « conseiller scientifique du Conseil d’Etat », l’organe suprême du gouvernement cubain présidé par son oncle Raul Castro depuis 2008.

Lors de ses dernières apparitions publiques, il avait mené des interventions sur le thème des nanosciences, dans lesquelles il s’était spécialisé à la demande d’un gouvernement désireux de jouer un rôle pionnier en la matière.

Aux obsèques de son père, il avait été vu aux côtés de ses cinq demi-frères – Antonio, Angel, Alex, Alexis et Alejandro – né de l’union de Fidel Castro avec sa veuve Dalia Soto del Valle. L’autre fille naturelle du « Lider Maximo », Alina Fernandez, réside aux Etats-Unis. Fruit d’une relation extraconjugale avec Natalia Revuelta, elle est connue pour ses charges virulentes envers son père et le gouvernement communiste cubain.

« Fidelito » laisse derrière lui deux enfants, Fidel Antonio, 37 ans, et Mirta Maria, 34 ans, nés d’un premier mariage avec la Russe Olga Smirnov. La date de ses obsèques sera fixée par la famille, a précisé la presse officielle.