L’attaquant marseillais Valère Germain, buteur, le 28 janvier. / ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Après le Paris-Saint-Germain (PSG), c’est au tour de l’Olympique de Marseille (OM) d’être dans le viseur des experts du fair-play financier (FPF). Alors qu’une enquête a été diligentée en septembre 2017 contre le club de la capitale, la formation phocéenne ne fait pas officiellement l’objet d’une procédure formelle dans le cadre de ce mécanisme créé, en 2011, par l’Union des associations européennes de football (UEFA), et en vertu duquel les équipes du continent ne doivent pas dépenser plus qu’elles ne gagnent.

A la demande de l’OM, qui a donc pris les devants, un entretien a eu lieu, en janvier, entre les dirigeants marseillais et les membres de l’instance de contrôle financier des clubs (ICFC). Cet échange informel a été organisé dans le cadre du suivi ou « monitoring » des équipes qui participent aux compétitions de l’UEFA. Des informations financières et le plan de développement de l’OM à long terme ont été transmis aux experts du FPF.

Selon nos informations, l’ICFC s’interroge sur les investissements massifs réalisés par l’Américain Frank McCourt, propriétaire de l’OM depuis octobre 2016. « La solidité financière de M. McCourt n’est pas en cause », assure une source proche de l’ICFC tout en pointant « l’explosion des dépenses, des salaires et des primes », les « recettes stagnantes » et le « grand déficit » de l’Olympique de Marseille. Selon L’Equipe, le club phocéen a dépensé 120 millions d’euros en transferts depuis janvier 2017, recrutant des joueurs comme Dimitri Payet, Luiz Gustavo ou Adil Rami.

Vers une sanction négociée ?

Au moment du rachat de l’OM, l’institution affichait un haut niveau d’endettement (172 millions d’euros) à l’issue de l’exercice 2015-2016. A son arrivée à Marseille, M. McCourt avait d’ailleurs fait de la « stabilité financière » l’un des piliers de son « OM champions project ».

Si sa direction n’a pas réalisé d’opération lors du mercato d’hiver, l’institution marseillaise devrait donc enfreindre, en juin, la règle de 30 millions d’euros de déficit autorisé sur les trois dernières saisons. Sous surveillance de l’ICFC, l’OM s’expose donc à une sanction négociée, voire à une amende, dans la mesure où le club n’a jamais été pénalisé dans le cadre du fair-play financier. D’autres rendez-vous auront lieu, dans les prochains mois, entre les cadres marseillais et les experts du FPF.

En quête de nouveaux revenus (billetterie du Stade-Vélodrome, merchandising), les dirigeants phocéens escomptent attirer de nouveaux partenaires et tablent aussi sur les recettes du futur Musée de l’OM. Actuellement troisième de la Ligue 1, l’équipe de Rudi Garcia, qui affronte Metz vendredi lors de la 24e journée, espère « à moyen terme » faire son retour en Ligue des champions.

Si d’aventure l’OM parvenait à se qualifier au printemps pour la compétition, le club aurait « un an d’avance par rapport aux prévisions », glisse-t-on en interne. Devant la direction nationale du contrôle de gestion, le gendarme financier du football français, les dirigeants marseillais ont budgété une quatrième place en championnat.