Sina Weibo, l’équivalent de Twitter, revendique 376 millions d’utilisateurs. / WANG ZHAO / AFP

Le gouvernement chinois a de nouveau rappelé à l’ordre, vendredi 2 février, les plateformes de microblogs, dont la plus connue est Sina Weibo, l’équivalent de Twitter, avec ses 376 millions d’utilisateurs. Les plateformes devront notamment mettre en place un mécanisme pour enlever les « fausses informations », selon de nouvelles régulations publiées par l’administration chinoise du cyberespace et qui entreront en vigueur le 20 mars. Elles devront également conserver les posts publiés par leurs utilisateurs pendant au moins six mois.

L’objectif, souligne le texte est de « promouvoir un développement ordonné et sain des services d’informations sur les microblogs, protéger les intérêts légitimes des citoyens, entreprises et autres groupements et défendre la sécurité nationale et l’intérêt public ».

Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, le secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) et président Xi Jinping a renforcé le contrôle politique sur Internet, tout en le promouvant afin de servir la croissance économique. Certains points évoqués dans ce nouveau règlement sont des rappels, comme la nécessité d’un enregistrement des utilisateurs sous leurs véritables identités. « Les fournisseurs de services de microblogging doivent jouer un rôle actif en faveur du développement économique et du service au grand public, promouvoir les valeurs fondamentales du socialisme, diffuser une culture de haut niveau, soutenir une orientation correcte de l’opinion publique et préconiser l’accès à Internet », indique l’administration du cyberespace.

« Premier censeur de la planète »

Samedi, Sina Weibo avait dû suspendre certains de ses services pendant une semaine après avoir été accusé par les autorités d’avoir propagé des « contenus nocifs ». L’une des accusations rituelles, selon le jargon en vigueur dans les textes officiels, est une « mauvaise orientation de l’opinion publique », ce qui signifie généralement des critiques envers l’Etat-parti chinois. Sina Weibo « a contrevenu aux lois et règlements du pays, orienté l’opinion publique dans la mauvaise direction, et exercé une très mauvaise influence », a affirmé l’administration.

Vendredi, la cyberadministration a également fermé huit comptes de microblogs, hébergés par Baidu, un autre gros opérateur chinois, accusés de diffuser des ragots sur la vie privée des stars et de mettre en danger « la santé mentale et physique des jeunes gens ».

Les opérateurs du Net chinois sont censés superviser eux-mêmes la censure des contenus illégaux. Une loi sur la cybersécurité, entrée en vigueur en juin 2017, a renforcé les sanctions et les interdictions. Pour l’organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF), la Chine est le « premier censeur de la planète et prédateur de la liberté de la presse ».