Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert, samedi 3 février, à Albertville. / JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert ont placé la France ont remporté le double en quatre sets face aux Néerlandais Robin Haase et Jean-Julien Rojer (7-6 (8/6), 6-3, 6-7 (3/7), 7-6 (7/2)), samedi à Albertville, lors du premier tour de la Coupe Davis.

Les Français, tenants du titre, ont pris l’avantage (2-1) et compteront très probablement sur Adrian Mannarino pour sceller la qualification dimanche face à Robin Haase, à moins que Lucas Pouille, blessé au cou, ne soit rétabli à temps.

Pour le double, le capitaine Yannick Noah avait misé sur le vétéran Mahut, 36 ans, dont il avait pourtant brisé le rêve en l’écartant au dernier moment de la finale contre les Belges en novembre.

Alors qu’il s’était alors entraîné toute la semaine aux côtés de Julien Benneteau, Mahut avait été éjecté tout comme le Bressan. Noah avait alors opté pour un duo expérimental, composé de Herbert et Gasquet, qui avait apporté le point du double le samedi. Le coup avait été rude pour Mahut et Benneteau. Lors des hymnes, le second avait fondu en larmes dans les bras du premier.

Mahut, le « bon soldat »

Alors que « Bennet » n’a pas été retenu par Noah en Savoie, Mahut, sélectionné lui, aurait pu choisir de tout plaquer après cette cruelle désillusion. « Il a fallu que je digère cette non-sélection (pour la finale) », expliquait l’Angevin jeudi.

Pour ce bon soldat, l’attachement au maillot bleu a été plus fort que tout. « A partir du moment où je suis joueur professionnel, je reste à la disposition de l’équipe de France. Mon discours n’a pas changé et ne changera jamais », précisait l’ancien N.1 mondial du double, qui a néanmoins mis « plus de temps pour retrouver la motivation » que d’habitude.

Arrivé « pas totalement prêt » à l’Open d’Australie, il avait chuté dès le deuxième tour en double le 20 janvier aux côtés de Herbert, son partenaire attitré sur le circuit. A Albertville, les acolytes ont vite retrouvé leurs automatismes. « Avec Nicolas, on se connaît parfaitement », rappelait Herbert qui avait failli ne pas jouer la finale à Villeneuve-d’Ascq.

Mahut avait dû remotiver son partenaire, gêné par un lumbago, pour qu’il poursuive la préparation. Finalement, c’est lui qui avait été sélectionné! « Cela a été une semaine forte en émotion. Aujourd’hui, Nicolas n’a rien à me reprocher et je n’ai rien à reprocher à Nicolas », assurait l’Alsacien, qui a tenu le choc au service dans les moments cruciaux de la première manche samedi.

3h22 de combat

Il a fallu écarter trois balles de set avant de faire plier le puissant Haase et Rojer, l’un des meilleurs spécialistes du double, qui a pointé au 3e rang mondial en 2015, l’année de son titre à Wimbledon, et s’est offert aussi l’US Open l’an passé. En Coupe Davis, le tandem batave n’avait perdu que deux des dix rencontres disputées ensemble depuis 2012. Cette année-là, il avait même obtenu son plus grand succès contre Roger Federer et Stan Wawrinka.

A la Halle olympique, Rojer et Haase, menés 2-0, ont entamé une remontée et ont même servi pour recoller à 2 manches partout. Mais les Français ont eu la bonne réaction quand il le fallait. Comme un symbole, Mahut a clos les débats d’un service gagnant après 3h22 de combat.