Documentaire sur Netflix à la demande

Somebody Feed Phil | Official Trailer [HD] | Netflix
Durée : 02:05

Somebody Feed Phil (« Qu’on nourrisse Phil ! ») est la nouvelle série documentaire nord-américaine que Netflix vient d’ajouter à son catalogue culinaire assez fourni, connu ­notamment pour la série Chef’s Table, créée par David Gelb.

Mais autant cette dernière est chic et snob, avec ses séquences de cuisine d’avant-garde illustrées par les quatuors de Beethoven ou les Quatre Saisons de ­Vivaldi « recomposées » par Max Richter, autant Somebody Feed Phil est à la portée de tous les ­publics gastronomes.

Phil, c’est Philip Rosenthal. Un type sympathique, aux yeux bleus et ronds comme des billes, qui joue au globe-trotteur blagueur en proposant une destination par épisode : Bangkok, Saïgon, Tel-Aviv, Lisbonne, La Nouvelle-Orléans, Mexico.

Il n’est ni chef ni critique culinaire : ce gourmand invétéré n’est autre que le créateur, scénariste et producteur de la sitcom Everybody Loves Raymond (1996-2005). Usant des ressorts de la télé-réalité, Phil fait un commentaire face caméra d’un humour assez irrésistible – même si l’accumulation de bons mots peut finir par lasser.

Phil, blagueur et fine gueule. / NETFLIX

L’un des moments les plus drôles de cette série est la conversation par Skype de Phil avec ses ­parents. L’humour juif (souvent revendiqué par le présentateur), dans son état premier, y est plus drôle encore, surtout quand le père rate sa blague sur le mur des Lamentations ou quand son épouse le réprimande. Et aussi quand celle-ci rappelle à Phil de bien nourrir son frère Richard, qui collabore à la série.

Double omelette au crabe

Accompagné de professionnels des métiers de bouche, Phil visite une ou deux grandes tables dans chacune des villes, dont les inévitables maisons avant-gardistes où l’on sert un charbon de légumes (Bangkok) ou une mayonnaise aux fourmis pulvérisées (Mexico). Mais c’est surtout la cuisine de rue, la « Street Food », qui l’intéresse.

On rencontrera ainsi un repris de justice qui, à Tel-Aviv, cuisine les plus incroyables chakchoukas ou, à Bangkok, la légendaire Jay Fai, dont la cantine de rue vient d’obtenir une étoile au guide Michelin. Spécialité de la dame ? Une double omelette – une couche fondante, une couche croustillante – à la chair de crabe, servie en cornet, qui vous donnera envie de prendre le premier vol pour Bangkok.

Somebody Feed Phil, de Philip Rosenthal (Etats-Unis, 6×55 min).