Une enquête publiée dimanche par plusieurs médias internationaux affirme que 290 skieurs, dont 50 présents en Corée du sud, présentent des résultats de tests sanguins « suspects ». / Charlie Riedel / AP

EPO, transfusions sanguines : ce sont des techniques de dopage similaires à celles employées dans le cyclisme qui auraient massivement cours dans le ski de fond, détaille une enquête publiée dimanche 4 février par le quotidien britannique The Times, au terme d’une enquête menée en partenariat avec les chaînes de télévision suédoise SVT et allemande ARD, ainsi que le site d’informations suisse Republik. Les journalistes ont obtenu des résultats de plus de 10 000 tests sanguins, provenant de près de 2 000 skieurs sur la période 2001-2010.

Les conclusions de deux experts antidopage sont accablantes : « Environ un tiers de toutes les médailles – soit 313, dont 91 en or – des Jeux olympiques et des championnats du monde depuis 2001 ont été remportées par des skieurs qui présentent des résultats de tests suspects », c’est-à-dire dont les résultats aux différents tests sanguins présentent de fortes irrégularités par rapport au « passeport biologique » que chaque sportif doit tenir depuis le début de sa carrière. « Selon des experts, la probabilité que ces données sanguines soient dues à autre chose qu’au dopage est de 1 % », assure la chaîne allemande ARD.

Les médias ne disposent pas de données après 2010, mais prenennt en compte les médaillés de la période 2010-2017 qui ont présenté des valeurs suspectes lors des années précédentes.

Cela concernerait plus de 290 skieurs, dont une cinquantaine actuellement présents en Corée du Sud, à quelques jours de l’ouverture des Jeux de Pyeongchang. L’identité de ces athlètes n’a pas été révélée.

Dix-huit Français concernés

La nationalité la plus représentée au sein de ces skieurs est la Russie, avec 51 sportifs impliqués (soit 34 % des skieurs de fond de cette nationalité dans l’échantillon), affirme l’enquête, qui intervient dans un contexte où le pays est déjà suspendu des JO d’hiver en raison d’un système de dopage institutionnalisé. Néanmoins, au moins 169 athlètes russes pourront concourir en Corée du Sud sous une bannière neutre – et peut-être treize de plus après le jugement en appel du Tribunal arbitral du sport (TAS), le 1er février.

L’Allemagne et la France sont également concernées par le scandale, avec respectivement 20 et 18 skieurs compromis. Ce dernier chiffre représente 29 % des skieurs de fond français analysés.

Interrogée, la Fédération internationale de ski (FIS) n’a pas souhaité commenter les résultats de l’enquête, assurant que l’Agence mondiale antidopage (AMA) était « plus que satisfaite » par les efforts entrepris en matière d’antidopage.