Adrian Mannarino a hissé la France en quarts de finale de Coupe Davis, domanche 4 février. / EMMANUEL FOUDROT / REUTERS

La France conservera la Coupe Davis au moins un tour de plus. Adrian Mannarino s’est bien rattrapé, dimanche 4 février, et a offert le point de la qualification en quarts de finale aux Bleus à l’issue d’un match marathon face au no1 néerlandais Robin Haase (4-6, 7-6 (7/5), 7-5, 6-7 (2/7), 7-5).
Après les blessures de ses deux titulaires en simple, Jo-Wilfried Tsonga (genou gauche) et Lucas Pouille (cou), la France s’en est finalement bien sortie (3-1) et ira défier l’Italie de Fabio Fognini sur ses terres du 6 au 8 avril.

Elle le doit à Richard Gasquet, solide vendredi, au duo reconstitué Pierre-Hugues Herber/Nicolas Mahut samedi, et donc à Mannarino, dont le rêve de jouer sous le maillot bleu avait tourné au cauchemar il y a deux jours.

Pour sa première sélection, le remplaçant de dernière minute s’était incliné en trois sets face à Thiemo de Bakker, ex-40e mondial retombé au 369e rang après des blessures.
Dimanche tout s’est bien terminé avec un succès en cinq sets et 4 h 25 de combat à la halle olympique d’Albertville où sa patience et son jeu de relanceur ont fait plier le no1 néerlandais, un peu émoussé physiquement.

Le grand Haase (1,91 m) livrait son troisième match en trois jours alors que le Valdoisien, 29 ans, avait pu récupérer une journée, samedi, et mettre derrière lui un premier match au goût d’inachevé.

Mannarino avait des circonstances atténuantes. Jeudi matin, il s’entraînait tranquillement près de Roland-Garros lorsque le capitaine Yannick Noah l’a appelé à la rescousse pour pallier le forfait de Jo-Wilfried Tsonga, blessé au genou gauche.

Mannarino, le recours

Le vendredi, le pépin physique au cou de Lucas Pouille avait offert une promotion à ce gaucher, au gabarit léger (1,80 m, 70 kg), devenu alors le no1 de circonstance de son équipe.
Grâce à son opiniâtreté dimanche, Richard Gasquet n’aura pas à livrer pour la première fois un cinquième match décisif et remettra ça à plus tard sur la route d’un éventuel doublé.
C’est le dernier objectif du capitaine Yannick Noah, qui quittera le banc en fin d’année pour voguer vers d’autres horizons.

Aidé par la baraka l’an passé, le capitaine aux trois trophées (1991, 1996, 2017) a joué de malchance lors de ce coup d’envoi de la campagne 2018. Mais il n’aura pas à regretter son choix d’avoir sélectionné Mannarino, alors que Gaël Monfils, contacté aussi, ne se sentait pas « prêt » (dixit Noah), à effectuer son retour dans l’équipe dans ces circonstances.

Gêné, dans le premier set, par le service et la puissance en coup droit de Haase, le 25e mondial s’est accroché. Sa patience a été récompensée dans la deuxième manche lorsque Haase a servi pour mener 2 sets à rien.

Prochaine échéance face à l’Italie

Le grand perdant du week-end (trois défaites) a craqué après des longs échanges avec Mannarino et le match a basculé. Contraint de défendre sept balles de break dans le troisième set, le no1 batave a fini par concéder un jeu de service blanc.

Usé physiquement, Haase craquait de nouveau dès le troisième jeu de la quatrième manche, et semblait au bout du rouleau. Mais Mannarino, au moment de servir pour le match (5-4), n’a pas saisi l’occasion et a dû batailler un set de plus. Pour finalement l’emporter au bout du suspense.

Rendez-vous maintenant dans deux mois de l’autre côté des Alpes, où Fognini et ses collègues recevront très certainement les Bleus sur terre battue. Au Japon, la sélection transalpine a validé son billet pour les quarts de finale dimanche grâce à son leader.

Après son succès lors du premier simple vendredi, puis lors du double au côté de Simone Bolelli, « Fogna » a dominé le Nippon Yuichi Sugita, lui aussi au terme d’un marathon (4 h 08) en cinq sets.