L’enquête a été confiée à la sûreté départementale. / ALAIN JOCARD / AFP

Le diocèse avait annoncé la suspension de toute activité auprès de la jeunesse d’un curé de la région de Nice accusé d’attouchements sexuels. Lundi 5 février, le parquet de Nice a précisé qu’il pouvait y avoir « un très grand nombre de victimes potentielles ».

Ce prêtre « est mis en cause de manière grave par des personnes aujourd’hui adultes », a dit lors de son point de presse mensuel le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre. « On est devant des faits décrits de manière très circonstanciée, avec des sources multiples, diverses et cohérentes, trois éléments qui créent la conviction que cela a bien pu se passer », a insisté M. Prêtre.

« Il y a certainement des faits qui sont prescrits aujourd’hui, mais d’autres qui ne le sont pas. Cela fait partie des investigations en cours, de vérifier quand ça s’est passé, quel âge avaient les victimes, puisque le délai de prescription pour les mineurs ne commence à courir que du jour de leurs 18 ans. A partir de ce délai, la prescription pour les faits les plus graves va jusqu’à vingt ans. »

C’est notamment le parcours de ce prêtre qui fait craindre aux autorités de nombreuses victimes. Il a, en effet, longtemps exercé au collège Stanislas, prestigieux établissement privé de Nice.

Ensuite, ce prêtre a été aumônier dans deux établissements scolaires privés catholiques. Ce n’est qu’à la rentrée scolaire 2017 qu’il a été écarté du dernier établissement où il travaillait encore, l’école Saint-Joseph.

Enquête confiée à la sûreté départementale

Interrogée par l’Agence France-Presse, la direction actuelle du collège Stanislas, fleuron de l’enseignement catholique privé niçois, a répondu « n’être pas du tout au courant de l’affaire ». « Ça fait longtemps qu’il n’est plus à Stanislas », a-t-elle dit.

Dans un communiqué, lundi après-midi, Mgr André Marceau, évêque de Nice, a écrit qu’« à l’heure actuelle, [il n’avait] connaissance d’aucun fait nouveau » concernant l’enquête ouverte sur ce prêtre. « Si l’enquête devait conduire à d’autres développements judiciaires, je serais amené à appliquer les dispositions prévues par le droit canonique et les recommandations du Vatican », a ajouté Mgr Marceau, en précisant qu’il suspendrait alors ce prêtre de sa fonction de curé.

L’enquête visant ce curé, confiée à la sûreté départementale, a été révélée par France 3 Côte d’Azur, qui a interviewé la seule victime ayant à ce jour formulé ses griefs dans une plainte au pénal.