Les pouvoirs publics ont prévu d’ouvrir cette semaine mille places supplémentaires d’hébergement d’urgence, dont 650 en Ile-de-France et 250 à Paris, pour les personnes sans domicile fixe, a annoncé, mercredi 7 février, Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement.

Invité de RTL, il a jugé « regrettables » les propos du député Sylvain Maillard (La République en marche, LRM) qui avait affirmé lundi sur Radio France international que des sans-domicile-fixe dormaient dans la rue par « choix ».

« Il y a quelques personnes qui font le choix difficile de vivre en marge de la société, mais c’est une infime minorité. Une très grande majorité ne fait pas ce choix, c’est une situation subie, et le rôle des pouvoirs publics, c’est de leur offrir un hébergement, de la dignité, d’être au chaud. »

Le porte-parole du gouvernement a assuré que l’Etat mobilisait dans ce domaine des moyens « comme jamais ils n’ont été mobilisés ». « On a 145 000 places d’hébergement d’urgence, c’est 10 000 places de plus que l’an dernier », a-t-il fait valoir, précisant que le budget 2018 prévoyait une augmentation de « 12 % des moyens » dans ce cadre.

Emmanuel Macron s’était engagé en juillet à ce qu’il n’y ait plus en France, à la fin de 2017, « des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois ».

Une centaine de personnes mal logées et de militants de l’association Droit au logement (DAL) ont brièvement investi le 31 janvier une aile vide de l’hôpital parisien de l’Hôtel-Dieu pour réclamer l’ouverture des parties inoccupées de l’établissement, avant d’en être évacuées.

Selon Jean-Baptiste Eyraud, le porte-parole du DAL, « l’Etat dispose en France de 11 millions de mètres carrés de locaux inoccupés, dont 4 millions de mètres carrés de logements ». La dernière statistique de référence pour le nombre de personnes sans domicile fixe en France remonte à 2012, date à laquelle l’Insee avait fait état de 143 000 sans-abri.

Benjamin Griveaux a défendu le secrétaire d’Etat chargé de la cohésion des territoires, Julien Denormandie, qui avait assuré le 30 janvier sur France Inter qu’« une cinquantaine » d’hommes avaient dormi dehors la nuit précédente en Ile-de-France, s’attirant les critiques des associations d’aide aux sans-abri, notamment, qui dénoncent des chiffres « très en deçà des réalités ».