An athlete practices during a training session for the men's figure skating at Gangneung Ice Arena, ahead of the Pyeongchang 2018 Winter Olympic Games on February 7, 2018. / ARIS MESSINIS / AFP

A deux jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver, la ville sud-coréenne de Pyeongchang, et plus largement l’ensemble du pays, s’inquiète de voir les derniers préparatifs perturbés par la propagation d’un virus de gastro-entérite et une température bien, bien plus froide que prévue.

Dans le premier cas, plus de 1 200 agents de sécurité privés ont été obligés de quitter le site olympique après qu’une trentaine d’entre eux ont souffert de diarrhées et de vomissements. Ils ont été temporairement remplacés par 900 militaires.

JO d’hiver 2018  : le programme complet des épreuves

Un officiel du PyeongChang Organizing Committee for the 2018 Olympic & Paralympic Winter Games (Pocog – « Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2018 de Pyeongchang »), cité par l’Agence France-Presse (AFP), a confirmé qu’il s’agissait d’un norovirus, un type de virus particulièrement résistant, hautement contagieux et transmissible par la nourriture ou l’eau.

Selon les organisateurs, une enquête épidémiologique est en cours pour surveiller sa propagation, avec notamment des inspections dans tous les restaurants et autres lieux contenant de la nourriture. Selon l’Associated Press, des panneaux encourageant la pratique de gestes sanitaires – se laver les mains régulièrement, bouillir l’eau, laver fruits et légumes – ont été mis aux alentours des sites olympiques pour que sportifs, spectateurs et bénévoles ne contribuent pas à propager le virus.

– 20 C° et couvertures gratuites

MARTIN BUREAU / AFP

Une trentaine de cas de gastros ne font pas forcément une épidémie. La réaction des organisateurs pour la contenir montre qu’ils ne veulent cependant rien laisser au hasard. D’autant que ces derniers ont été régulièrement critiqués dans la presse locale pour leur manque de préparation. Cette crainte d’une épidémie vient s’ajouter à la peur que les infrastructures ne soient pas au niveau, que le service laisse à désirer ou que la nourriture ne soit pas du goût de tout le monde.

Le quotidien conservateur JoongAng Ilbo craint que le norovirus se propage jusqu’au village olympique, où sont logés les sportifs, car « certaines des personnes infectées y ont travaillé. Cela pose des questions quant à la gestion des conditions d’hygiène pendant les Jeux ».

A cela s’ajoute un élément sur lequel personne n’a de contrôle : la température. Dans la nuit de mardi à mercredi, il a fait près de – 20 °C pour la deuxième fois de suite à Pyeongchang. Située à 2 300 mètres d’altitude sur les monts Taebak, la ville connaît un froid glacial et très sec, accentué par des vents venus de Sibérie.

Kevin Boyer, un skeletoneur canadien interrogé par l’AFP, rapporte qu’à Pyeongchang, « non seulement il fait froid, mais ça glace le sang. C’est marrant car venant du Canada, on est habitués au froid, mais là c’est un froid qu’on n’a jamais connu ».

La cérémonie d’ouverture aura lieu le 9 février à 20 heures, heure locale (midi, heure de Paris), avec l’habituel défilé des délégations. Mais l’horaire de nuit, dans un stade sans toit, fait déjà craindre une participation moindre que les 35 000 spectateurs attendus. Certaines délégations abordent la compétition avec une certaine anxiété, à l’image de la Nouvelle-Zélande, dont le chef de mission, Peter Wardell, se demande comment « nous allons pouvoir rester chauds si ces températures se maintiennent ».

« Nous allons vendre 100 % des billets et nous avons un plan B pour ceux qui ne viendraient pas », a répondu, confiant, le président du Pocog, Lee Hee-beom. Il signale que d’ici à vendredi les températures devraient remonter jusqu’à un plus supportable 0 °C, que des chauffages sont prévus dans le stade, tout comme des couvertures et des bonnets distribués gratuitement.