Capture d’écran du site de Klaxit (ex-WayzUp)

C’est un petit marché, mais il intéresse au premier chef les agglomérations pour se débarrasser des bouchons et réduire la place des voitures. Le « court voiturage » a le vent en poupe depuis plusieurs années, mais sur la vingtaine d’acteurs présents sur ce créneau prometteur, aucun n’a encore réellement trouvé un modèle d’affaires pérenne.

Klaxit, cependant, estime qu’il a décroché le Graal. L’ancien WayzUp, l’un des pionniers du marché des trajets domicile-travail, a annoncé, mercredi 7 février, une nouvelle levée de fonds de 3 millions d’euros pour se développer. Cette somme apparaît modeste au regard de l’annonce, fin 2017, d’une levée de fonds de 16 millions d’euros par l’entrepreneur Jean-Baptiste Rudelle pour Less, une nouvelle start-up de covoiturage courte distance.

Cependant, note Julien Honnart, le cofondateur de la start-up, en 2013, « le plus important, dans ce tour de financement, ce sont avant tout les nouveaux investisseurs qui nous accompagnent. La RATP, Sodexo, la MAIF et le fonds Inco apportent plus que les fonds. Ils vont nous permettre d’accélérer notre développement ». Via ID, fonds historique de Klaxit, participe également à l’augmentation de capital de la jeune pousse.

Pour Klaxit, la clé du système de covoiturage courte distance, ce n’est pas seulement d’ouvrir une plate-forme de mise en relation en temps réel de conducteurs et de passagers, mais de créer également, autour de pôles urbains, une masse critique de conducteurs et de passagers. Cette masse critique sur la plate-forme permettra, à terme, d’ouvrir le service plus largement à l’ensemble du grand public.

Dans le jargon des affaires, au lieu d’offrir un service « B to C » (business to consumer, de l’entreprise au consommateur), Klaxit a mis en place un service « B to B to C » (business to business to consumer). Klaxit vend son service avant tout aux entreprises, surtout celles installées loin des réseaux de transport public. Ces entreprises proposent alors à leurs collaborateurs de se mettre au covoiturage. « Cela nous a permis d’avoir un modèle rentable dès le premier jour », précise M. Honnart.

« Faire nos preuves en France, puis partir à l’international »

« Nous disposons aujourd’hui d’une centaine d’entreprises clientes et nous sommes présents sur neuf agglomérations à travers la France, souligne l’entrepreneur. A moyen terme, nous voulons être présents sur une cinquantaine d’agglomérations dans le pays. » Sodexo devrait pouvoir l’aider à conquérir d’avantage d’entreprises.

« Nous sommes le leader mondial des services de la qualité de vie [restaurants d’entreprise, conciergerie, etc.] et rien qu’en France, nous travaillons pour 2 000 entreprises de plus de 100 salariés. Avec Klaxit, nous serons capables de leur proposer des services de mobilité », confirme Géraldine Delplanque, de Sodexo.

Parallèlement, le rapprochement avec la RATP doit aider la start-up à s’intégrer plus étroitement dans les réseaux de transport urbain. La régie parisienne gère actuellement une cinquantaine de réseaux dans l’Hexagone. « Nous allons répondre aux prochains appels d’offres en proposant une composante covoiturage », confirme Stéphanie Bourgeais, du groupe RATP.

Les autorités organisatrices des mobilités sont aujourd’hui friandes d’offres complémentaires aux seuls réseaux bus, tramway ou métro. Les tests en cours de financement par les collectivités locales de services de covoiturage ont dopé de manière importante l’activité des start-up. « Tant en Ile-de-France qu’à Orléans, où des financements sont en place pour soutenir le covoiturage, le volume de trajets de covoiturage explose. Nous sommes sur une croissance de 10 % des volumes par semaine depuis six mois », remarque Julien Honnart.

En attendant de savoir si ces financements seront pérennisés par les différentes collectivités locales, Klaxit entend embaucher une dizaine de salariés pour atteindre un effectif de 28 personnes. « Nous voulons faire nos preuves en France, puis partir à l’international, explique M. Honnart. Nous ciblerons d’abord les trajets des transfrontaliers. »

Cityscoot lève 40 millions d’euros, notamment auprès de la RATP

Le loueur de scooters électriques en libre-service Cityscoot a annoncé, mardi 6 février, l’entrée à son capital du groupe RATP dans le cadre d’une opération de financement de 40 millions d’euros pour développer le service en France et en Europe. La start-up française avait déjà levé 15 millions d’euros en juillet 2016, un mois après le lancement du service à Paris. Elle compte une flotte de 1 600 scooters électriques, déployée en Ile-de-France.

En ce début 2018, la jeune pousse se lance à Nice, avant de démarrer à Lyon, Genève et à Milan. « Le parc sera porté à 5 000 scooters en 2018, constituant ainsi la plus grosse flotte de deux-roues électriques partagés au monde », affirme la start-up, qui compte 120 salariés. Aujourd’hui, les principaux concurrents de Cityscoot sont Coup (Bosch) déployé à Berlin, Paris et bientôt Madrid et l’espagnol eCooltra, à Barcelone, Madrid, Lisbonne et Rome.