La polémique autour du Bouquet of Tulips, de Jeff Koons, continue d’occuper l’agenda politique. Ce mardi 6 février, celui de la ministre de la culture, Françoise Nyssen, indiquait à 13 heures un « échange avec des représentants de la jeune création française ». Comme lors de sa rencontre avec l’artiste, une semaine plus tôt, rien n’a filtré de la teneur de ce rendez-vous ni sur les interlocuteurs en question, mais, si l’on en croit ses propos publiés le 4 février dans Le Journal du dimanche, cette rencontre faisait partie de ses consultations sur le sujet, la ministre souhaitant « accompagner la Ville de Paris et trouver ensemble une solution à la hauteur de l’enjeu symbolique ».

La sculpture était également à l’ordre du jour du Conseil de Paris, mardi 6 février. « Je souhaite que ce projet aboutisse », a réaffirmé Anne Hidalgo devant les élus parisiens. La « question est autant diplomatique qu’artistique », a-t-elle souligné. « Vous imaginez la polémique internationale qu’aurait pu générer une position de la Ville consistant à dire aux Américains : “Nous ne voulons pas de votre cadeau” ? » Sur le plan artistique, ce projet, qu’elle trouve « beau », sera, elle en est convaincue, « un legs majeur » pour la Ville.

Des élus parisiens opposés au projet

« Est-ce réellement un cadeau ? », s’est interrogée Danielle Simonnet, élue du Parti de gauche, en rappelant que les fonds du mécénat étaient déductibles des impôts à 66 %. Le groupe écologiste a également posé la question de « la pertinence » d’un cadeau qui, « au regard de son intention [mémorielle] affichée, aurait dû être érigé près du Bataclan ou de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes ». Le maire EELV du 2e arrondissement, Jacques Boutault, a également souligné « l’absence de consultation des familles des victimes ».

« L’essentiel des mécènes sont américains et n’auront pas droit aux déductions fiscales », a affirmé Bruno Julliard, premier adjoint en charge de la culture, rappelant que l’œuvre voulait « rendre hommage aux victimes des attentats à Paris », mais aussi « à Nice ». Le couple d’anciens galeristes Jérôme et Emmanuelle de Noirmont, porteurs du projet, s’étonne du déferlement de critiques et « d’insinuations erronées » qui ont démarré à l’automne, soit un an après son lancement officiel. Et alors que l’œuvre, dont les proportions et le socle ont été déterminés par le cadre choisi – entre le Musée d’art moderne et le Palais de Tokyo –, était déjà en cours de finition. Pour eux comme pour la Mairie, « tout est désormais suspendu à la décision du ministère ».