Le Parlement européen a rejeté, mercredi 7 février, la possibilité de créer des listes transnationales aux prochaines élections européennes, défendue notamment par le président français, Emmanuel Macron. Réuni en session plénière à Strasbourg, le Parlement a voté contre la ratification de cette mesure qui aurait permis à des candidats de plusieurs nationalités européennes de se réunir au sein d’une même liste. Ce concept, qui aurait nécessité l’instauration d’une circonscription unique à l’échelle de l’Europe, avait été validé en commission parlementaire.

C’est le groupe Parti populaire européen (PPE) qui est le principal acteur de ce rejet. Cette force politique de droite est la plus représentée au Parlement, avec près de 29 % des sièges. Pour le porte-parole du PPE au sein de la commission des affaires constitutionnelles, György Schöpflin, il n’y a pas de « base juridique pour une telle expérimentation », qu’il a qualifiée de « projet dirigé par les élites ».

Le groupe français du Parti populaire européen (PPE) s’est, quant à lui, « réjoui » du « revers considérable » infligé au président Macron :

« Après la mise en place très contestable d’une circonscription unique en France, les listes transnationales, soutenues à bras-le-corps par Emmanuel Macron, auraient été un gadget inutile, injuste et inapplicable », a commenté Franck Proust, président de la délégation française du PPE. « Le président s’évertue à brouiller les pistes en imaginant des usines à gaz pour empêcher les électeurs de savoir précisément pour quels candidats ils veulent et peuvent vraiment voter pour les représenter à Strasbourg et à Bruxelles. »

Le groupe des Verts, qui occupe près de 7 % des sièges au Parlement, a souligné sa déception, fustigeant la « vieille école de l’Europe intergouvernementale. (…) Aujourd’hui, c’est l’horizon de la démocratie européenne qui se referme, la laissant confinée au territoire de la nation », a critiqué le président du groupe, Philippe Lamberts.