L’avis du « Monde » – à voir

Filmé avec ce que l’on devine peu de moyens, ce qui lui confère une authenticité particulière, Vivir y otras ficciones est avant tout une histoire d’amitié. Celle qui unit Antonio, écrivain et tétraplégique, et Pepe, ancien chauffeur de taxi fraîchement sorti d’asile psychiatrique, dans l’attente d’un fils qui ne vient plus le voir.

Antonio tente de mettre au point un service d’assistance sexuelle pour handicapés. Il reçoit ainsi une sympathique travailleuse du sexe dont il utilise les talents pour lui et ses amis. Il est évident que le système qu’il met en place a fait l’objet d’un certain nombre d’objections émises ici par l’assistante de vie d’Antonio, au nom essentiellement d’une certaine conception de la morale.

Individualités attachantes

Le film de Jo Sol constitue ainsi, derrière la singularité de son sujet, une interrogation sur l’émancipation et le refus de se soumettre à la passivité qu’assignerait un corps malade à ceux qui en souffrent. La dimension politique du film réside ainsi dans cette réflexion, dialectiquement énoncée et dans la description d’individualités attachantes et vraies, saisies par un processus cinématographique où les notions de documentaire et de fiction ne seraient pas fortement antagoniques.

VIVIR Y OTRAS FICCIONES Teaser tráiler
Durée : 01:24

Film espagnol de Jo Sol. Avec Antonio Centeno, Pepe Rovira, Arantzazu Ruiz (1 h 25). Sur le Web : filmsdesdeuxrives.wixsite.com/societe/copie-de-la-mort-se-merite