Adecco

Les candidatures sont ouverte, jusqu’au 20 mars, pour le concours « CEO for one month » 2018, organisé par le groupe Adecco, qui permettra à un jeune talent, étudiant ou non, d’être « recruté » comme bras droit du dirigeant du groupe en France durant un mois. Et peut-être de remporter ensuite la finale internationale pour seconder le PDG monde, comme ce fut le cas de la Française Camille Clément, étudiante à EM Lyon, en 2016. Revoici l’article que nous lui avions alors consacré.

Vis ma vie de PDG d’un grand groupe, leader mondial de l’emploi temporaire. C’est ce qui attend Camille Clément, 22 ans, première Française lauréate, vendredi 9 septembre, du concours « CEO for one month » organisé par Adecco.

Durant un mois, elle va être le bras droit d’Alain Dehaze, qui dirige ce groupe de 32 000 salariés. Elle le suivra dans tous ses déplacements - principalement en Amérique du Nord et du Sud - et activités : « participation à des comités stratégiques, rencontre avec des décideurs du monde économique, présence lors d’ événements de dimension internationale », précise le communiqué. Elle touchera 15 000 euros.

« C’est dur d’imaginer le rythme, reconnaît Camille Clément au téléphone depuis Tokyo, où se déroulait la finale. Même si j’ai extrêmement hâte de rencontrer des équipes du monde entier, de découvrir des mentalités, des processus différents  » . Cette étudiante en master de commerce à l’EM Lyon en a cependant eu un aperçu : victorieuse de la finale française de 1Job2Boss, elle a secondé, en juin, le dirigeant d’Adecco France, Christophe Catoir : « On n’a pas arrêté de sillonner le pays, se souvient Camille Clément. Mais alors que j’avais la vision d’un CEO qui prend tout le temps des décisions très opérationnelles, j’ai été étonnée du temps qu’il accordait à la réflexion, du transfert de leadership, en confiant d’importantes décisions à ses collaborateurs. Et moi qui imaginais, à ce niveau, un management complètement froid, j’ai découvert une grande proximité avec les équipes ».

La Française l’a emporté vendredi à l’issue d’un processus de sélection de plusieurs mois, qui réunissait au départ 54 000 jeunes candidats du monde entier. Dans la dernière phase, 10 des 50 finalistes nationaux ont participé à un boot camp à Amsterdam, et cinq d’entre eux se sont directement envolés pour le Japon. « Nous n’avions que le trajet en avion pour préparer notre présentation, explique Camille. Il s’agissait de répondre à la problématique d’un leader de la robotique s’apprêtant à mettre sur le marché 500 000 robots menaçant des emplois. Je me suis appuyée sur mon expérience en France pour proposer un programme de formation et de reconversion « on site » , c’est-à-dire au sein de cette entreprise, afin de permettre aux professionnels impactés par la robotisation d’évoluer vers des postes plus qualifiés ».

« Les candidats étaient tous exceptionnels », salue Alain Dehaze. Si l’étudiante française s’est distinguée des candidats venus d’Argentine, des Etats-Unis, des Pays-bas et des Emirats arabes unis, c’est, selon lui, « par sa parfaite adéquation avec les valeurs d’Adecco : esprit d’équipe, sens du client, sens des responsabilités, volonté de contribuer à la société, curiosité et ouverture multiculturelle ». D’origine vietnamienne par sa mère, Camille Clément, passée par une classe prépa ECS au lycée Saint-Louis, à Paris avant d’intégrer l’EM Lyon, cite parmi ses souvenirs marquants un start-up week-end lyonnais, où elle a dû monter un projet viable de bout en bout, et sept mois passés au Vietnam, comme business developer d’une start-up de voyages collaboratifs. Elle compte désormais se spécialiser dans l’entrepreunariat. « Pas forcément pour créer ma société. L’intrepreunariat m’intéresse beaucoup, qui permet de faire évoluer une entreprise de l’intérieur. »

« Le fond du sujet, c’est d’aider les jeunes à gagner de l’expérience pour augmenter leur employabilité », explique Alain Dehaze, qui explique que le concours, créé en 2011 en Finlande, est aussi l’occasion de recruter en interne (ou pour les clients du groupe) quelque 5000 jeunes chaque année. Mais il assure lui aussi « apprendre beaucoup » : « Etre auprès d’un jeune me donne une vue de notre société que je n’ai pas toujours, et m’ouvre aussi les yeux sur les attentes de cette génération en matière de technologies. » « L’oeil critique » de la « CEO for a month » de l’an dernier, la Japonaise Ayumi Kunori, l’a incité, dit-il, à « faire du digital une de nos priorités stratégiques ».