Rob Porter, le 5 février dans le Maryland. / JONATHAN ERNST / REUTERS

Que savait l’équipe de la Maison Blanche du comportement de son secrétaire du personnel, Rob Porter ? Ce dernier, accusé par deux ex-épouses d’agressions physiques et d’abus psychologiques, a été poussé à la démission mercredi 7 février. Mais son départ n’a pas mis fin à la polémique, qui vient désormais éclabousser l’entourage immédiat du président américain.

Le secrétaire général de la Maison Blanche, John Kelly, est soupçonné d’avoir été au courant du passé sulfureux de M. Porter, mais de l’avoir toutefois laissé naviguer au plus proche de Donald Trump. Son passif ne lui aurait pourtant pas permis d’obtenir un feu vert complet à l’issue de la vérification de sécurité à laquelle se soumettent les employés du 1600 Pennsylvanie Avenue.

« Nous lui souhaitons le meilleur »

La directrice de la communication de l’exécutif, Hope Hicks, se voit quant à elle critiquée pour la gestion de la communication autour de cette affaire, à savoir un long silence jusqu’à ce que les accusations – que l’intéressé nie toujours – soient rendues publiques. Un silence d’autant plus problématique que Hope Hicks entretenait une relation avec Rob Porter, laissant penser à un conflit d’intérêts.

Autant de zones grises qui soulèvent depuis quelques jours les interrogations sur le climat éthique et le recrutement au sein de la Maison Blanche. Interrogé vendredi sur le départ de Rob Porter, Donald Trump a affirmé avoir été « surpris » lorsqu’il a appris la situation « récemment ».

« Mais nous lui souhaitons le meilleur. (...) C’est évidemment un moment difficile pour lui. Il a fait du très bon travail pendant qu’il était à la Maison Blanche. »

Le milliardaire républicain a également rappelé que son ancien conseiller « dit qu’il est innocent, et je pense qu’il faut s’en souvenir ».

« Terreur permanente »

Pour son ex-femme Jennifer Willoughby, qui se confiait à la chaîne CNN, l’accent mis sur les qualités professionnelles de M. Porter fait justement partie de la problématique. « Peut-on séparer le travail d’un homme de sa vie privée », a demandé Mme Willoughby, qui raconte avoir vécu dans un état de « terreur permanente » pendant sa vie commune avec Rob Porter. Deux clichés ont été rendus publics de l’une des anciennes épouses de Rob Porter, la montrant avec un œil au beurre noir.

L’opposition démocrate n’a pas manqué de souligner une situation « troublante ». « C’est alarmant que Rob Porter soit resté à un poste d’influence alors même que les révélations sur ses abus conjugaux étaient apparemment connues des proches collaborateurs de Donald Trump », a ainsi dénoncé la parlementaire démocrate du New Hampshire Ann McLane Kuster.

« Beaucoup d’entre nous auraient pu faire mieux », a reconnu le porte-parole adjoint de l’exécutif, Raj Shah. Une rare remise en question dans la Maison Blanche de M. Trump.