Jong Su-hyon, pour le Nord, et Park Jong-ah, pour le Sud, ont gravi de concert l’escalier lumineux qui menait à la vasque. / ARIS MESSINIS / AFP

C’était l’un des gestes attendus de la cérémonie d’ouverture de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver 2018 en Corée du Sud à Pyeongchang, vendredi 9 février. Deux hockeyeuses de l’équipe unie de Corée, main dans la main, ont participé à l’allumage de la vasque olympique. Jong Su-hyon, pour le Nord, et Park Jong-ah, pour le Sud, ont gravi de concert l’escalier lumineux qui menait à la vasque, avant de passer le relais à la championne olympique 2010 de patinage artistique Kim Yu-na, pour le geste final.

Au début de la cérémonie d’ouverture, Kim Yo-jong, sœur de Kim Jong-un et première membre de la dynastie régnant sur le Nord à fouler le sol du grand rival depuis la fin de la guerre de Corée, en 1953, et Moon Jae-in, président de la Corée du Sud, se sont serré la main. Un geste d’une banalité absolue qui relève pourtant de l’extraordinaire au regard de la situation géopolitique.

Avant la cérémonie d’ouverture, le président sud-coréen, Moon Jae-in, et le président de l’Assemblée populaire suprême de la Corée du Nord, Kim Yong-nam, s’étaient par ailleurs rencontrés, échangeant une poignée de main déjà historique.

Défilé commun

Autre symbole fort, une heure plus tard lors du défilé des athlètes : le passage en commun des sportifs des deux pays, vêtus de blanc et dont les tenues portaient seulement le mot « Corée » dans le dos.

Groupés derrière le drapeau de l’unification coréenne – la silhouette bleu pâle de la péninsule sur fond blanc – les Coréens ont reçu une grande ovation de la part des 35 000 spectateurs réunis dans le stade olympique, sous le regard des dirigeants des deux pays.

Regroupés derrière le drapeau de l’unification coréenne – la silhouette bleu pâle de la péninsule sur fond blanc – les athlètes coréens ont reçu une grande ovation. / JAE C. HONG / AP

Dans ces conditions, l’ouverture officielle de ces Jeux, annoncée comme il se doit par le président du pays hôte, la Corée du Sud, a évidemment reçu un triomphal accueil. « Je déclare les Jeux olympiques de Pyeongchang ouverts », a lancé Moon Jae-in de la tribune.

« Vous allez tous nous inspirer, pour vivre en paix et en harmonie, malgré nos différences », avait souligné juste avant Thomas Bach, président du Comité olympique international (CIO).

Les JO 2018, du 9 au 25 février, sont donc d’ores et déjà témoins d’un spectaculaire rapprochement entre les deux Corées, ennemies historiques, officiellement toujours en guerre depuis 1953.

Mike Pence arrive en retard pour le dîner

Alors que les derniers mois avaient été marqués par de fortes tensions liées aux ambitions nucléaires et balistiques nord-coréennes, les dernières semaines ont bouleversé la donne et abouti à la participation de 22 sportifs nord-coréens aux JO, en plus de l’envoi d’une délégation diplomatique de haut niveau.

Kim Yong-nam, le chef d’Etat de la Corée du Nord, et Kim Yo-jong, sœur de Kim Jong-un, assis derrière Mike Pence, le vice-président des Etats-Unis, et Shinzo Abe, le premier minitre japonais, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympique d’hiver 2018. / PATRICK SEMANSKY / AP

L’équilibre, pourtant, reste fragile. L’heure précédant la cérémonie a ainsi été moins conviviale, le vice-président américain, Mike Pence, esquivant le dîner organisé en amont. D’après le plan de table, M. Pence aurait dû partager la même table que les chefs de l’Etat sud-coréen et nord-coréen. Mais un porte-parole de la présidence sud-coréenne a expliqué qu’il était arrivé en retard, avait « salué ceux qui étaient assis à la table d’honneur et était reparti sans s’asseoir ».