Des milliers de personnes ont défilé, samedi 10 février, à Macerata contre le fascisme. / TIZIANA FABI / AFP

Des milliers de personnes ont défilé, samedi 10 février, à Macerata contre le fascisme, une semaine après la fusillade à caractère raciste qui a fait six blessés dans cette petite ville du centre de l’Italie.

Les manifestants, venus parfois de loin, ont commencé à défiler dans le calme à l’appel d’associations antifascistes, d’ONG, de syndicats mais aussi de quelques formations politiques de gauche. Beaucoup agitaient des drapeaux de leur mouvement, en chantant « Bella ciao » et d’autres classiques de l’antifascisme, mais certains avaient aussi apporté des drapeaux italiens. « S’il y a des chômeurs, c’est la faute du gouvernement, pas des migrants », ont scandé les manifestants.

Le maire de Macerata, Romano Carancini (centre-gauche), avait demandé l’annulation de tous les rassemblements pour laisser la ville souffler. Mais la préfecture a donné son autorisation vendredi soir pour celui de samedi, à condition que le cortège longe les murs de la ville, sans pénétrer dans le centre historique.

Par crainte de débordements, les écoles sont restées fermées, la messe du samedi soir a été annulée et la plupart des commerces ont fermé à la mi-journée. Le dispositif policier était discret, même si un hélicoptère survolait la ville.

Jeudi soir, des heurts ont éclaté quand plusieurs dizaines de militants du groupuscule d’extrême droite Forza Nuova ont manifesté contre l’immigration et adressé le salut fasciste à la police.

Il y a une semaine, Luca Traini, un jeune homme au crâne rasé et aux tatouages d’inspiration fasciste, a tiré sur une dizaine d’Africains à travers la ville, faisant au moins six blessés.

Il a affirmé avoir agi pour venger la mort de Pamela Matropietro, une jeune fille de 18 ans dont le corps a été retrouvé découpé en morceaux, après l’annonce de l’arrestation d’un dealer nigérian soupçonné d’être impliqué dans ce crime.

Deux autres Nigérians ont été arrêtés depuis et le procureur a annoncé samedi devant des médias que l’enquête était « close » et qu’il s’agissait probablement d’un homicide volontaire, alors que la thèse d’une overdose avait été évoquée.