LES CHOIX DE LA MATINALE

Une série d’animation pour donner envie aux enfants de manger des fruits et des légumes, un documentaire qui décrypte l’influence de la publicité sur la société américaine des années 1950 et le récit de l’épopée des cadets de Saumur pendant la seconde guerre mondiale sont au menu de notre sélection hebdomadaire de replays.

« A table, les enfants ! » : fruits et légumes prennent la parole

A table les enfants ! - La salade - Episode en entier - Exclusivité Disney Junior !
Durée : 03:42

Les recettes les plus simples sont parfois les meilleures. Animer et donner la parole à des fruits et légumes pour sensibiliser les enfants aux bienfaits qu’ils peuvent apporter sur la santé, est de celles-là. Dans « A table, les enfants ! », donc, chacun raconte sa vie, ses origines, ses qualités, les légendes qui lui collent à la peau, et la façon dont il peut être consommé, cuisiné, chaud ou froid.

L’artichaut qui cache sous ses feuilles un cœur et des poils a la réputation de faire tomber amoureux. Le bougre aime s’en vanter, de la même manière qu’il n’est pas peu fier de sa capacité à se transformer en fleur, si tant est qu’on veuille bien le laisser pousser. La pomme, de son côté, n’a pas à rougir, puisque riche en vitamines A, B, C, elle est fort appréciée des sportifs, tout comme l’abricot, au caractère bien trempé, que l’on aime consommer pour récupérer dans l’effort. Quant au concombre, s’il enrage de faire partie de la même famille que la citrouille, il a tout de même la vertu de donner bonne mine à ceux qui l’appliquent en rondelle sur le visage. Brocolis, ail, navet, poireau, épinard, banane, figue, poire… ont tous quelque chose à nous dire.

Chaque fruit et légume apparaît auprès de ses congénères sous sa forme animée, colorée et joyeuse pour se raconter, en usant de délicieux jeux de mots. Rien de mieux que cette série pour rendre sympathiques – et intéressants – ces mal-aimés des enfants. Véronique Cauhapé

A table, les enfants !, saison 2, série d’animation créée par Arnold Boiseau (Fr., 2017, 30 × 4 min). Sur Pluzz et sur YouTube.

« Mad Men : les hommes de la pub »

Entrer dans l’univers enfumé de la publicité par le biais des « vrais » Mad Men de Madison Avenue et des créateurs de la série semble relever d’une astuce… de publicitaire. Une astuce maligne et efficace qu’a choisie la réalisatrice Molly Hermann pour nous éclairer, avec érudition et sans ennui, sur l’influence exercée par la pub sur la société américaine des années 1950.

Dans l’euphorie de l’après-guerre, l’époque est propice. La crainte d’une dépression et trois décennies de privations jouent en la faveur des publicitaires, qui vont hisser l’acte d’achat au rang de geste patriotique. Afin de relancer le pays, rien de tel que de consommer beaucoup. Progressivement, la publicité impose des modes de vie aux citoyens, dont elle se charge aussi de façonner l’apparence. Pour une femme, il est ainsi de bon ton d’être bien coiffée, légèrement maquillée et de ne pas teindre ses cheveux (ça fait trop « gourgandine »). En pleine guerre froide, les réclames vont également présenter la maison comme une valeur refuge qui mérite toutes les attentions, et surtout tous les équipements dernier cri.

Les Américains entendent le message. En une décennie, ils seront vingt millions à quitter les villes pour les banlieues résidentielles, plus sûres. Seul hic, les Noirs, absents des publicités, le sont aussi de ces nouveaux lieux d’habitation. Comment faire, dès lors, pour les intégrer aux campagnes sans choquer les Blancs ? A découvrir dans ce documentaire passionnant. V. Ca.

Mad Men : les hommes de la pub, de Molly Hermann (EU, 2016, 55 min). Sur Histoire.fr

« Ces gamins-là, la bataille des cadets de Saumur »

Ces gamins-là : la bataille des cadets de Saumur [extrait]
Durée : 01:18

Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain appelle à l’arrêt des combats. A Saumur, le colonel Michon, qui dirige l’école des officiers de cavalerie, ne l’entend pas de cette oreille, lui qui a reçu l’ordre d’empêcher les Allemands de franchir la Loire. Le héros de la Grande Guerre convoque alors les cadets prêts à en découdre pour « sauver l’honneur de l’armée française » défaite, entre autres, à Dunkerque.

Placés sur quarante kilomètres le long du fleuve, entre Gennes et Montsoreau, quelque 550 jeunes élèves aspirants de réserve, équipés d’un armement inadapté et de peu de munitions, vont pendant trois jours (du 19 au 21 juin) tenter de contenir les Allemands, autrement plus nombreux (le rapport sur le terrain est évalué à 1 contre 10), mieux équipés et soutenus par leur aviation. Malgré leur défaite, dès l’issue des combats, le courage et la bravoure des cadets seront salués par le général allemand Kurt Feldt. Après leur avoir rendu les honneurs, celui-ci leur accordera quarante-huit heures pour rejoindre la ligne de démarcation à Loches. La plupart d’entre eux rejoindront le maquis ou l’armée de libération.

Pleine de panache et d’héroïsme, cette épopée des cadets de Saumur, de surcroît, ne fut pas vaine puisqu’elle permit à l’armée de Paris de ne pas être faite prisonnière. Ainsi que le relate un des anciens cadets qui témoignent dans ce film au tracé minutieux et fouillé, dont un des mérites est de nous faire (re)découvrir les visages de ces résistants de la première heure. Christine Rousseau

Ces gamins-là, la bataille des cadets de Saumur, de Jean-Paul Fargier (Fr., 2017, 50 min). Sur Lcp.fr