Emmerson Mnangagwa a succédé à Robert Mugabe en novembre à la suite d’un coup de force militaire. / Gian Ehrenzeller / AP

Le gouvernement zimbabwéen ne rendra pas aux fermiers blancs les terres qui leur ont été confisquées dans le cadre d’une réforme agraire controversée de l’ancien président Robert Mugabe. « Cela ne se produira pas », a déclaré, samedi 10 février, le nouveau chef de l’Etat, Emmerson Mnangagwa. « La réforme agraire est irréversible », a-t-il dit, reprenant les propos de son discours d’inauguration, en novembre.

Des milliers de fermiers blancs furent expulsés de leurs terres au début des années 2000 au profit de fermiers noirs, sur ordre du gouvernement de Robert Mugabe. Cette initiative avait pour objectif affiché de corriger les inégalités héritées de la colonisation britannique.

Mais, mal organisée, cette redistribution s’est faite au profit de proches du régime et de fermiers sans équipement ni formation, provoquant un effondrement brutal de la production. Cette réforme a plongé toute l’économie du pays dans une crise catastrophique, dont il ne s’est toujours pas remis.

Emmerson Mnangagwa a rappelé samedi que sa « priorité numéro un » était de « ressusciter » l’économie. « Notre économie est à la peine. Le chômage est élevé (...), beaucoup de gens ne sont pas en mesure d’acheter des produits de base pour leur famille, et nos infrastructures datent », a-t-il dit. Le taux de chômage au Zimbabwe est de l’ordre de 90 %.