Johann Johannsson, le 11 janvier 2015, a été récompensé par un Golden Globes pour la musique du film « Une merveilleuse histoire du temps ». / Jordan Strauss / Jordan Strauss/Invision/AP

Auteur de nombreuses musiques de films, le compositeur islandais Johann Johannsson est mort à l’âge de 48 ans, a annoncé samedi 10 février son manager. Il a été trouvé sans vie, vendredi, dans son appartement de Berlin. Une enquête est en cours afin de déterminer les causes de son décès, a déclaré son manager installé à Los Angeles, Tim Husom.

« Je suis profondément triste. Aujourd’hui, j’ai perdu mon ami. C’était un des plus talentueux musiciens et un des hommes les plus intelligents que je connaisse », a dit M. Husom dans un communiqué.

Johann Johannsson, connu pour ses musiques électroniques dépouillées, était très apprécié des réalisateurs. Il a été nominé deux fois aux Oscars, en 2016 pour la bande originale du thriller Sicario de Denis Villeneuve, et en 2015 pour Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh, pour lequel il a reçu un Golden Globe.

Sa collaboration pour Premier contact de Denis Villeneuve, sorti en 2016, lui a valu des nominations aux Grammy, aux BAFTA et aux Golden Globes. Pour les besoins de ce film de science-fiction, qui raconte comment une linguiste tente de communiquer avec des extraterrestres, il a modifié les voix humaines pour créer des sons de l’au-delà afin de dramatiser l’histoire. Un des derniers films auxquels il a participé est Marie Madeleine, de Garth Davis, qui doit sortir dans les salles en mars.

A la recherche d’un équilibre entre musique et silence

Il considérait que beaucoup de films comportaient trop de musique, ne laissant pas suffisamment de place aux silences, qui étaient tout autant indispensables. « Je pense que ma musique est une façon de communiquer directement avec les gens et leurs émotions », avait-il expliqué au magazine The Talks en 2015.

Daniel Pemberton, qui a composé la musique du biopic Steve Jobs de Danny Boyle, a dit avoir été sidéré en entendant la musique de Johannsson pour Sicario. « Il a toujours repoussé les limites, créant des œuvres d’art si uniques et passionnantes qu’il devient difficile d’imaginer qu’elles n’existaient pas auparavant », a écrit Daniel Pemberton sur Twitter.