Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, entouré du ministre de la défense Avigdor Lieberman (à droite) et du chef d’état major des armées de Tsahal Gadi Eizenkot, le 10 février 2018. / HANDOUT / REUTERS

« Nous avons infligé samedi un coup sévère aux forces iraniennes et syriennes. » C’est ce qu’a affirmé, dimanche 11 février, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, au lendemain d’une série de raids menés par l’aviation israélienne. « Nous continuerons à frapper tous ceux qui tentent de nous attaquer », a prévenu le chef de l’Etat hébreu dans un communiqué. « C’est notre politique et cela restera notre politique », a-t-il ajouté.

La montée de tension dans la zone frontalière entre Israël et la Syrie a débuté samedi. Selon l’armée israélienne, un drone attribué à l’Iran a pénétré dans l’espace aérien israélien où il a été abattu. En représailles à cette « violation très sévère de la souveraineté israélienne », selon les mots du porte-parole de Tsahal, Jonathan Conricus, l’aviation israélienne a attaqué la base « iranienne » en Syrie d’où était parti le drone.

Un des appareils israéliens qui a participé à cette opération, un F16, a été touché par un missile tiré à partir de la Syrie et s’est écrasé en territoire israélien. Les deux pilotes, qui se sont éjectés, ont été hospitalisés. L’un se trouve dans un état grave. L’aviation israélienne a ensuite répliqué en lançant des raids contre une douzaine d’objectifs syriens et iraniens.

Il ne s’agit pas du premier incident impliquant un drone. Les opérations israéliennes sont régulières en Syrie. La nouveauté est l’ampleur de la réaction israélienne, la mise en cause de l’Iran, le ciblage du site de lancement et le déclenchement, dans la foulée, d’une série de bombardements supplémentaires près de Damas après le crash du F16.

« Israël veut la paix, mais nous continuerons à nous défendre avec détermination contre toute attaque et contre toute tentative de l’Iran de s’ancrer militairement en Syrie ou ailleurs », avait prévenu Benyamin Nétanyahou samedi soir dans un communiqué. « Nous sommes préparés à tous les scénarios et je ne conseillerais à personne de nous tester », avait-il déclaré le 6 février.

Samedi soir, les Etats-Unis ont apporté leur soutien à Israël, se disant « vivement préoccupés par l’escalade de la violence à la frontière d’Israël ». Le département d’Etat a assuré dans un communiqué que le pays « sout[enait] fermement le droit souverain d’Israël à se défendre », dénonçant également « les activités nuisibles de l’Iran dans la région ».

De son côté, l’Iran a balayé les accusations : « Les allégations à propos du survol d’un drone iranien sont trop ridicules », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Bahram Ghassemi. « Pour couvrir leurs crimes dans la région, les dirigeants israéliens recourent à des mensonges contre les autres pays » a assuré le ministre, en affirmant que « l’Iran n’a pas de présence militaire en Syrie et a envoyé uniquement des conseillers militaires en Syrie à la demande du gouvernement syrien ».