« Des propos insupportables. » Louis Gallois a exprimé dimanche 11 février sa colère dans le Journal du dimanche après les polémiques politiques sur le nombre de sans domicile fixe à Paris. L’ancien président de la SNCF ou d’EADS est désormais président de la Fédération des acteurs de la solidarité, qui regroupe 870 associations de lutte contre la pauvreté et gère les centres d’hébergements.

Il déplore les déclarations du secrétaire d’Etat à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, qui assurait le 30 janvier que seuls une cinquantaine de SDF dormait dehors en Ile-de-France, appuyé par le député de Paris Sylvain Maillard qui a ensuite expliqué la majorité des SDF restait à la rue « par choix ». Deux affirmations qui vont à l’encontre de la réalité.

Un comptage bénévole le 15 février

Selon Louis Gallois, le SAMU social de Paris estime que « 2 000 à 3 000 » personnes sont durablement à la rue. Une opération de comptage va être réalisée par des bénévoles le 15 février pour mieux cerner le profil de ces sans-abri. La dernière enquête nationale, réalisée par l’Insee, remonte à 2012. On comptait alors 143 000 SDF en France.

Le président de la Fédération des acteurs de la solidarité s’inquiète d’une « volonté politique de minorer le nombre de SDF » pour atteindre la promesse d’Emmanuel Macron que plus personne ne vive dans la rue fin 2017. M. Gallois affirme que certains préfets excluent de leur décompte les célibataires, les personnes vivant sous des tentes ou certains étrangers – il cite notamment le Rhône, où « le préfet a demandé de ne pas compter un campement d’Albanais ».

Inquiétude après la période hivernale

Ces polémiques sur le décompte des personnes à la rue occulte, selon M. Gallois, de réels efforts du gouvernement pour augmenter le nombre de places d’hébergement, « passés de 131 300 (places pérennes et temporaires) en janvier 2017 à 145 800 cet hiver, sans compter le plan grand froid et ses mille places. Soit une hausse de 11 %. » Il appelle en revanche à pérenniser les 13 800 places ouvertes durant la période hivernale, à développer les logements sociaux et à délivrer davantage de titres de séjours aux migrants en France depuis plus de deux ans, pour qu’ils puissent se loger et quitter les centres d’hébergement et les campements.