Pour Emmanuel Macron, le discours « dépassionné » sur la laïcité, promis au cours de son mandat, n’est pas à l’ordre du jour. Le président de la République veut « poser les jalons de toute l’organisation de l’islam de France » au « premier semestre 2018 », assurant dans un entretien avec le Journal du dimanche, le 11 février, qu’il va « continuer à consulter beaucoup ».

« Ma méthode pour progresser sur ce sujet, c’est d’avancer touche par touche, a déclaré le chef de l’Etat à l’hebdomadaire. Je ne dévoilerai une proposition que quand le travail sera abouti. »

« Je vois des intellectuels et des universitaires, comme Gilles Kepel, des représentants de toutes religions car je considère que nous devons nous inspirer fortement de notre histoire, de l’histoire des catholiques et de celle des protestants », a détaillé M. Macron, citant « Youssef Seddik, comme d’autres intellectuels et toutes sortes d’acteurs, tels que l’Institut Montaigne, qui ont pris des initiatives sur cette question ».

Soucieux de « préserver la cohésion sociale »

Le président ajoute que son objectif est de « retrouver ce qui est le cœur de la laïcité, la possibilité de pouvoir croire comme de ne pas croire, afin de préserver la cohésion nationale et la possibilité d’avoir des consciences libres ».

Il estime qu’il y a un risque à « brandir des objets connotés » ou à « faire des raccourcis en plongeant tout le monde dans un même sac ». « Il y a une question qui est celle de l’organisation. Mais il y a une autre question, qui est celle du rapport entre l’islam et la République », relève M. Macron.

Le chef de l’Etat avait annoncé début janvier son intention de mener « un travail sur la structuration de l’islam en France », afin qu’il ne tombe pas dans la « crise » qu’il vit au plan international, en présentant ses vœux aux autorités religieuses.