« Cela va être une grande semaine pour les infrastructures. Après avoir bêtement dépensé 7 000 milliards de dollars au Moyen-Orient, il est maintenant temps d’investir dans notre pays », a tweeté Donald Trump. / MANDEL NGAN / AFP

Le président Donald Trump a présenté un budget qui prévoit 4 000 milliards de dollars (3 588 milliards d’euros) de dépenses pour l’année fiscale 2019, dont une part substantielle consacrée à la défense, à la construction d’un mur avec le Mexique ou à la lutte contre les opiacés. Il prévoit de privatiser d’ici 2024 la Station spatiale internationale et une réduction des impôts de 1 500 milliards de dollars (1 223 milliards d’euros).

Alors que se profilent les élections de mi-mandat, Donald Trump a fait de la rénovation des infrastructures américaines l’une des priorités de l’année 2018. Le président américain souhaite qu’elle soit financée à hauteur de 200 milliards de dollars (163 milliards d’euros) sur dix ans par le Congrès.

Dans un tweet, lundi matin, il a précisé sa pensée :

« Cela va être une grande semaine pour les infrastructures. Après avoir bêtement dépensé 7 000 milliards de dollars au Moyen-Orient, il est maintenant temps d’investir dans notre pays. »

Financements fédéraux réduits

Le président américain espère que ce projet entraînera entre 1 500 milliards et 1 700 milliards de dollars (1 386 milliards de dollars) d’investissements, qui seront cette fois financés par les Etats, les municipalités et le secteur privé. Cette approche est exactement l’inverse de la façon dont les autoroutes ont été financées depuis plusieurs décennies. Le pouvoir fédéral apportait 80 % des moyens et les Etats et collectivités locales fournissaient le reste.

Copies du budget préparé par l’administration Trump, le 12 février à Washington. / LEAH MILLIS / REUTERS

Construits pour la plupart entre les années 1950 et 1970, les autoroutes, routes, ponts, voies ferrées, aéroports et autres infrastructures sont en très mauvais état, « en décrépitude » même selon le président américain, faute d’avoir été entretenues et modernisées au fil du temps.

S’il était mené à bien, ce programme, sur la route duquel se dressent de nombreux obstacles de l’aveu même de l’administration Trump, bouleverserait la politique de l’aménagement du territoire aux Etats-Unis. Il pourrait également se traduire par une hausse des taxes, redevances et péages locaux.

Le président devra toutefois obtenir le feu vert du Sénat, où une majorité de 60 voix sur 100 sera nécessaire. Or, le Parti républicain n’y détient que 51 sièges, contre 49 occupés par les démocrates, qui comptent bien faire entendre leur voix.