En France, seulement 10 établissements gèrent plus de 150 milliards d’euros et 270 moins de 250 millions d’euros / SPENCER PLATT / AFP

En 2017, les opérations de rapprochement des sociétés qui gèrent des fonds et des sicav se sont multipliées. Mais ce n’est peut-être rien à coté ce qui se prépare cette année. Mi-décembre, le Crédit ­mutuel Arkéa a pris 15 % du capital de Mandarine Gestion, à la faveur d’un retrait de la française Asset Management. « Depuis nos débuts, il y a dix ans, nos actionnaires sont des partenaires de conquête et de développement », précise Rémi Leservoisier, directeur général adjoint de Mandarine gestion. « Grâce à ce partenariat, nous allons bientôt atteindre les 5 milliards d’euros d’encours, seuil à partir duquel nous pouvons intéresser de nouveaux clients en Europe. »

Peu avant, La Financière de ­l’Echiquier avait annoncé son rapprochement avec Primonial. En juin, Sanso ­Investment Solutions était né de la ­fusion d’Amaïka AM, Cedrus AM et 360Hixance AM. Il y eut également, au début de l’automne, les rumeurs d’une opération entre Axa Investment Managers et Natixis Global Asset Management. Et ce n’est sûrement pas fini.

Pour l’Association française de la gestion financière (AFG), ces mouvements de rapprochement vont dans le bon sens. Il y a 630 sociétés de gestion en France. Les encours gérés par les établissements vont de moins de 10 millions d’euros à environ 1 400 milliards d’euros pour Amundi, le numéro un européen. Et seulement 10 établissements gèrent plus de 150 milliards d’euros et 270 moins de 250 millions d’euros.

Un univers très anglo-saxon

La nouvelle directive sur les marchés d’instruments financiers qui s’applique depuis le début de l’année est structurante. « Elle permet de relancer la gestion française au sein de l’Europe dans un univers très anglo-saxon et au moment du Brexit », se félicite Eric ­Pinon, président de l’AFG. « Ce texte réglementaire a l’avantage de montrer sous un nouveau jour les sociétés de gestion, de les dissocier de la distribution. Elles ne sont pas uniquement des vendeurs de produits ; elles offrent également des solutions d’épargne », martèle-t-il. Si la perspective de l’émergence de plus gros acteurs pour rivaliser avec leurs concurrents internationaux plaît au patron de la gestion française, il est en revanche plus inquiet sur le devenir des petites structures. « Les propositions de certaines d’entre elles ne rencontrent pas leur public. Elles vont devoir se ­repositionner », craint Eric Pinon.