La Chine est le deuxième consommateur de vins et spiritueux français. / FREDERIC J. BROWN / AFP

Le déficit commercial français s’est encore aggravé en 2017. Et pourtant, dans ce tableau sombre, un secteur continue à pousser les feux. Les exportations de vins et spiritueux ont encore battu un record en 2017. Sur cette période, elles ont engrangé un total de 12,9 milliards d’euros, en croissance de 8,5 %, selon les chiffres publiés, mercredi 14 février, par la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS). Mieux, avec un excédent commercial de 11,5 milliards d’euros, en progression de près de 10 %, ce secteur conforte sa place de deuxième contributeur à la balance commerciale. Derrière l’aéronautique, mais devant les parfums et cosmétiques.

« C’est la quatrième année de croissance d’affilée, avec une progression cumulée de 30 %. De plus, en 2017, nous renouons avec une croissance en volume. Nous avons repris des parts de marché à nos concurrents », se félicite Antoine Leccia, président de la FEVS. De quoi donner tort aux Cassandre qui prédisaient un recul de la filière.

Les vins d’appellation d’origine contrôlée, une valorisation du terroir dont la France s’est fait une spécialité, tirent tout particulièrement leur épingle du jeu. Bordeaux, Bourgogne, Loire, Alsace, Provence, Languedoc, vallée du Rhône… Toutes les régions contribuent à une progression de 12,2 % des ventes à l’export, à 4,348 milliards d’euros. Le champagne continue sur sa lancée et bat encore des records avec un total de ventes à l’export de 2,8 milliards d’euros en hausse de 7,4 %.

L’épopée du cognac

Dans les spiritueux, le cognac poursuit son épopée. Quasiment absent de la consommation française, il atteint un niveau de ventes historique hors de nos frontières, en dépassant la barre des 3 milliards d’euros (+ 10,8 %). A noter que l’armagnac, lilliputien à côté de son grand concurrent, renoue avec la croissance, à 17 845 euros (+ 11 %).

Les clients des vins et spiritueux français sont plutôt lointains. Même si la commercialisation en Europe a rebondi de 4,5 % en 2017, après deux années de recul, le premier consommateur reste les Etats-Unis. Le rythme de croissance dans ce pays reste élevé à (+ 10 %) pour un total supérieur à 3 milliards d’euros. Il culmine à 50 % en trois ans.

Le deuxième moteur n’est autre que le marché chinois. Il s’est rallumé après un temps d’arrêt. Le chiffre d’affaires dans l’ex-empire du Milieu a atteint 1,2 milliard d’euros, (1,7 milliard en incluant Hongkong), en hausse de 25 %.

Même si les taux de croissance des économies américaines et chinoises sont autant de signaux positifs, M. Leccia se dit « prudent pour 2018 ». Il évoque « les incertitudes politiques, le Brexit qu’il va falloir gérer, la fluctuation des changes », comme autant de défis et de zone d’ombre rendant toute prévision délicate. Quant à la petite vendange de 2017 en France, en repli de 19 %, il relativise son incidence. Les concurrents ont aussi, pour la plupart, subi les mêmes aléas météorologiques.