Gerald Darmanin, en février 2018. / MARTIN BUREAU / AFP

Gérald Darmanin, le ministre de l’action et des comptes publics, est visé par une deuxième plainte, a appris Le Monde, mercredi 14 février, confirmant une information du Point. Une enquête préliminaire pour « abus de faiblesse » a été ouverte par le parquet de Paris et confiée aux enquêteurs du premier district de police judiciaire, déjà chargés de l’enquête préliminaire pour viol qui vise le ministre.

Mardi 13 février, une femme habitant dans le nord de la France s’est présentée aux enquêteurs de la police judiciaire parisienne pour déposer une plainte pour « abus de faiblesse ».

Selon Le Point, cette femme, qui a été aussitôt entendue par les policiers, aurait expliqué avoir fait l’objet de « demandes à caractère sexuel » de la part de Gérald Darmanin, alors que ce dernier était maire de Tourcoing, en échange d’un nouveau logement. Les faits dateraient de 2016.

Des faits remontant à 2009

La veille, lundi, le ministre de l’action et des comptes publics avait été entendu durant plusieurs heures dans la matinée, en audition libre, par la police, dans le cadre de l’enquête pour viol qui le vise.

Dans ce dossier, une première enquête avait été classée sans suite en juillet 2017, car son accusatrice, Sophie Spatz, qui avait déposé sa plainte peu de temps après l’entrée de Gérald Darmanin au gouvernement pour des faits remontant à 2009, n’avait pas répondu aux convocations des enquêteurs. Ayant fait savoir qu’elle était prête à répondre aux questions de ces derniers, la procédure a été rouverte le 22 janvier, et son audition a eu lieu le 25 janvier, pendant plus de huit heures. Depuis, les policiers ont entendu certains des proches de la plaignante, dont Pierre Spatz, son mari. Une expertise psychologique a également été menée.

En juin 2017, Gérald Darmanin avait déposé plainte contre son accusatrice pour dénonciation calomnieuse. L’un de ses avocats a toutefois reconnu que le ministre avait eu une relation sexuelle librement consentie avec son accusatrice.

Le ministre, âgé de 35 ans, venu des rangs du parti Les Républicains, qui conteste formellement les accusations, garde le soutien du gouvernement et du président de la République. Mercredi, le premier ministre Edouard Philippe a appelé à respecter « la parole du plaignant » comme « la présomption d’innocence », réaffirmant « la même » position voulant qu’un ministre puisse rester au gouvernement tant qu’il n’est pas mis en examen.