Marie-Laure Phinéra-Horth, la maire (divers gauche) de Cayenne, a été mise en examen par un juge d’instruction pour « recel de détournement de fonds publics », a confirmé, mercredi 14 février, une source proche de l’enquête, confirmant une information du site Guyaweb.

Selon ce même site, Mme Phinéra-Horth est mise en examen pour « recel de détournements de fonds publics d’un montant de 168 826,73 euros avec cette circonstance que les faits présumés ont été commis à titre habituel à Cayenne, du 1er janvier 2013 au 30 avril 2016 ».

Rémunérée pendant quarante mois

Elle est soupçonnée d’avoir continué à être rémunérée en tant qu’orthophoniste à l’hôpital de Cayenne sans y exercer sur une période présumée de quarante mois, alors qu’elle était déjà notamment maire de la ville et présidente d’une communauté d’agglomération. Elle a aussi été élue d’opposition de la CTG (collectivité territoriale de Guyane) de la fin de 2015 à la fin de 2016 avant de démissionner.

L’enquête avait débuté à la suite de révélations, en juin 2016, du commissaire aux comptes du centre hospitalier Andrée-Rosemon de Cayenne, qui avait constaté que « Marie-Laure Phinéra-Horth avait perçu l’intégralité de son salaire d’orthophoniste à l’hôpital, alors qu’elle n’était pas présente à son poste de travail », avait fait savoir, en juin 2017, le procureur de la République de Cayenne, au lendemain de la garde à vue de la maire de Cayenne.

Le parquet avait ensuite ouvert une information judiciaire et donc saisi un juge d’instruction. « Les investigations se poursuivent sur commission rogatoire à charge et à décharge. L’intéressée bénéficie de la présomption d’innocence », a précisé une source judiciaire. L’hôpital de Cayenne a été perquisitionné dans le cadre de cette affaire.

Interrogée par la presse locale, Mme Phinéra-Horth avait argué, que, sur la période incriminée, en 2015 et 2016, elle se rendait sur son lieu de travail, mais que son bureau à l’hôpital était occupé par un directeur, dans le cadre d’une « restructuration » de l’établissement.