Avant Oxfam, le monde de l’humanitaire avait déjà été touché par plusieurs scandales similaires. / JEAN-PIERRE MULLER,- / AFP

Dans le sillage du scandale Oxfam, ONG visée par des accusations de viols lors de missions de terrain, c’est tout le secteur humanitaire qui est ébranlé. L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé, mercredi 14 février, avoir été confrontée à plusieurs cas de harcèlement ou d’abus sexuels en 2017 au sein de son organisation.

Faisant état de 146 plaintes ou alertes reçues par sa direction, l’organisation, qui compte 40 000 employés permanents dans le monde, a expliqué, dans un communiqué, que « 40 cas ont été identifiés comme des cas d’abus ou de harcèlement au terme d’une investigation interne ». Sur ces 40 cas, « 24 étaient des cas de harcèlement ou d’abus sexuel », a précisé MSF, ajoutant que 19 personnes impliquées dans ces agressions ont été licenciées. « Dans les autres cas, les employés ont été sanctionnés par des mesures disciplinaires ou des suspensions », précise le communiqué.

Des abus sous-rapportés, reconnaît l’ONG

Selon MSF, les 24 cas signalés n’incluent toutefois pas « les cas directement gérés par les équipes sur le terrain et non signalés au siège » opérationnel à Paris. Le nombre effectif de cas de harcèlement ou d’abus sexuels peut donc être potentiellement plus élevé.

« Bien que les signalements d’abus soient en augmentation régulière, MSF est consciente que les abus en son sein sont sous-rapportés », reconnaît l’association.

Médecins sans frontières est une association médicale humanitaire internationale, créée en 1971 à Paris par des médecins et des journalistes. Elle intervient dans les zones touchées par des conflits, épidémies ou catastrophes naturelles.

L’association, qui assure son indépendance en tirant ses ressources quasi exclusivement de dons privés est présente dans 71 pays et notamment en Irak, au Yémen, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud. L’association a reçu le prix Nobel de la paix en 1999.

MSF dévoile ces chiffres au moment où le secteur humanitaire est secoué par une onde de choc, provoquée par des révélations sur l’ONG britannique Oxfam.

Avant Oxfam, le monde de l’humanitaire avait déjà été touché par plusieurs scandales similaires. Des affaires impliquant des casques bleus des Nations unies ont notamment été dévoilées au début des années 2000 au Népal, en République centrafricaine, en Haïti, en République démocratique du Congo ou encore en Côte d’Ivoire.