Une agence Pôle emploi de Lille (Nord), le 28 décembre 2017. / PHILIPPE HUGUEN / AFP

L’embellie sur le marché de l’emploi se confirme de manière éclatante. Au dernier trimestre 2017, le taux de chômage a reculé de 0,7 point pour atteindre 8,9 % sur l’ensemble du territoire français (et 8,6 % uniquement en métropole), selon les chiffres provisoires publiés jeudi 15 février par l’Insee. Il s’agit de la diminution la plus importante « depuis le début de cette série statistique, en 1975 », observe Sylvain Larrieu, chef de la division « synthèse et conjoncture du marché du travail » de l’institut statistique.

Ce dernier précise toutefois qu’il vaut mieux raisonner en tendance annuelle : entre le quatrième trimestre 2016 et les trois derniers mois de 2017, la baisse est de 1,1 point. C’est « la plus forte depuis le premier trimestre 2008 » – c’est-à-dire avant que n’éclate la crise financière après la faillite de Lehman Brothers. Le taux de chômage retrouve ainsi le niveau qui était le sien début 2009.

Une nette diminution chez les moins de 25 ans

Dans l’Hexagone, le nombre de chômeurs reflue de 205 000 au dernier trimestre 2017, pour redescendre à 2,5 millions de personnes. Toutes les tranches d’âge sont concernées par cette évolution – la diminution la plus nette étant relevée pour les jeunes de moins de 25 ans (–2,8 points en un an). Les personnes à la recherche d’un poste depuis au moins un an sont également moins nombreuses (– 0,7 point en douze mois).

Ces bons résultats tiennent, bien évidemment, au dynamisme qui prévaut dans l’économie tricolore, comme le montre le flux d’embauches dans les entreprises. Au dernier trimestre 2017, les effectifs dans le secteur privé ont progressé de 53 300 (+ 0,3 %). Sur un an, l’accroissement est de 253 500, soit un rythme supérieur aux exercices précédents (un peu plus de 234 000 en 2016 et près de 130 000 en 2015). Les services marchands demeurent le secteur le plus vigoureux (+ 1,9 %) ; seule l’industrie continue d’être sur la pente du déclin (– 0,3 % entre fin 2016 et fin 2017, mais avec une stabilisation sur les trois derniers mois de 2017).

Résultat : la part des personnes de 15 à 64 ans qui occupent un emploi est en augmentation d’un point en un an et s’élève désormais à 65,7 %, soit le ratio le plus haut « depuis le début des années 80 », note l’Insee. Autre tendance à signaler : le pourcentage de seniors qui travaillent est, lui aussi, orienté à la hausse : pour les personnes âgées de 55 à 64 ans, cet indicateur s’établit à 52,2 % (+ 1,9 point en un an), mais il se situe en dessous des niveaux enregistrés chez bon nombre de nos voisins européens.

Des tensions dans l’industrie

Ces évolutions « sont positives », commente Bruno Ducoudré, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), et doivent, bien sûr, être mises en relation avec l’accélération du rythme de la croissance, qui devrait atteindre 1,9 % en 2017. « Il faut que ça continue car la France se situe encore à un taux de chômage élevé », ajoute-t-il.

L’amélioration devrait se poursuivre, compte tenu des prévisions de croissance pour 2018, mais elle pourrait être légèrement contrariée par les difficultés que rencontrent les entreprises pour recruter. « Ces tensions sont flagrantes, en particulier dans l’industrie », souligne M. Ducoudré.