Les autorités soudanaises ont libéré, dimanche 18 février, des dizaines de militants, dont certaines figures de l’opposition, arrêtés en janvier lors de protestations contre la hausse des prix. Leur libération intervient trois jours après que l’ambassade des Etats-Unis à Khartoum a condamné la détention de ces militants, affirmant qu’ils étaient détenus dans des « conditions inhumaines et dégradantes ».

Ils sont sortis de la prison de Kobar, dans le nord de Khartoum, en criant « Liberté, justice, révolution » et ont été accueillis à bras ouverts par des membres de leurs familles, selon un correspondant de l’AFP sur place. Les autorités avaient demandé aux journalistes de venir assister à leur libération et un responsable a indiqué à la presse que les militants avaient été libérés « sur ordre du président Omar Al-Bachir ».

Manifestations sporadiques

« Nous ne sommes pas encore pleinement libres, car plusieurs de nos collègues demeurent en prison », a indiqué le fils de l’ancien premier ministre Sadek Al-Mahdi, dont le gouvernement avait été destitué par le coup d’Etat d’Omar Al-Bachir en 1989. Parmi les personnalités libérées dimanche figurent Fadlallah Nasser et Sarah Noujdallah, des cadres du principal parti soudanais d’opposition, le parti de l’Oumma, et la militante des droits humains Amal Habbani.

Depuis début janvier, des manifestations sporadiques contre la hausse des prix ont été réprimées par la police dans plusieurs villes du Soudan. Plusieurs dirigeants de l’opposition et militants des droits humains ont été arrêtés. Des journalistes qui couvraient ces manifestations ont également été détenus, mais la plupart d’entre eux ont depuis été relâchés.