Elu en décembre à la tête du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez est critiqué jusque dans son camp pour ses propos tenus devant des étudiants d’une école de commerce lyonnaise. / BERTRAND LANGLOIS / AFP

La diffusion, vendredi 16 février par l’émission « Quotidien », d’un enregistrement d’un cours donné par Laurent Wauquiez devant des étudiants d’une école de commerce lyonnaise ne passe pas. Au cours d’un point-presse hebdomadaire tenu lundi, le porte-parole de son parti (Les Républicains) Gilles Platret, a dénoncé la méthode des journalistes qui ont diffusé les propos de M. Wauquiez y voyant là « un cas d’école ».

« Quand on voit la façon dont deux heures de cours ont été résumées en moins de deux minutes, c’est-à-dire qu’on a coupé, recollé, expurgé, pour avoir finalement des bouts de phrase, dont vous savez très bien les uns et les autres qu’elles ont été complètement coupées de leur contexte. (…) Ça n’est pas une attaque contre la presse, que les choses soient claires. »

« Est-ce que ça, c’est du journalisme ?, a-t-il poursuivi. Non. Ça, éventuellement, c’est un exercice au niveau CAP d’ajusteur-monteur. » Autre porte-parole LR, Laurence Sailliet a accusé les méthodes d’« un journaliste qui corrompt un élève en amont pour faire un enregistrement illégal ». Durant ce cours, Laurent Wauquiez a été enregistré à son insu et alors qu’il avait demandé à ne pas l’être.

« Côté obscur de la force »

Dans cet enregistrement, Laurent Wauquiez affirme notamment que, durant son mandat, Nicolas Sarkozy faisait placer ses ministres sur écoute ou encore qu’il était « sûr et certain » qu’Emmanuel Macron et ses équipes avaient participé à une « entreprise de démolition » durant la campagne contre François Fillon.

Quant au ministre Gérald Darmanin, visé par une enquête pour abus de faiblesse, « il sait ce qu’il a fait » et « il va tomber », assure M. Wauquiez. Lundi, sur BFM-TV et RMC, M. Darmanin a répondu en assurant « les yeux dans les yeux » n’avoir « jamais abusé d’aucune femme », ni « d’aucun pouvoir » : « J’ai l’impression que Laurent Wauquiez est un peu tombé du côté obscur de la force. »

De son côté, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui a quitté LR à la suite de l’élection de M. Wauquiez à la tête du parti, l’a comparé à la famille Le Pen et l’a accusé de faire « pire que du Trump ». Au sein même de LR, l’embarras est perceptible. Eric Woerth, président LR de la commission des finances, a ainsi regretté des « propos qui ne concourent pas au rassemblement ».