Le ministre des comptes publics, ici le 31 janvier sur les bancs de l’Assemblée nationale, est toujours l’objet d’une plainte pour « abus de faiblesse ». / ALAIN JOCARD / AFP

« Je vais vous dire quelque chose les yeux dans les yeux : je crois que dans le monde dans lequel nous vivons, il faut savoir se tenir droit et faire son travail. Moi, je fais mon travail. Je n’ai jamais abusé d’aucune femme et je n’ai jamais abusé de mon pouvoir », a affirmé Gérald Darmanin lundi 19 février sur RMC-BFM-TV.

S’il juge « très bien » que la parole des femmes se libère, le ministre des comptes publics souhaite « aussi que l’on respecte la présomption d’innocence ».

Accusé de viol par une femme, Gérald Darmanin a été visé par une plainte, finalement classée sans suite vendredi 16 février par le parquet de Paris, après l’avoir déjà été une première fois en juillet. Le ministre est cependant toujours visé par une autre enquête, après une plainte pour « abus de faiblesse » déposée par une habitante de Tourcoing (Nord) mardi 14 février.

Selon Le Point, cette femme aurait expliqué avoir reçu des « demandes à caractère sexuel » de la part de M. Darmanin lorsqu’il était maire de Tourcoing, en échange d’un logement. Les faits remonteraient à 2016. A l’époque, aurait-elle expliqué, elle vivait dans un appartement insalubre, et demandait à être relogée. L’enregistrement de cette plainte et cette première audition ne sont que le premier acte de l’enquête. Les policiers devraient procéder à une série de vérifications avant d’entendre le ministre.

« Pour [cette] seconde affaire, je n’ai pas été entendu par la justice, je suis à sa disposition », a-t-il ajouté. Pour l’exécutif, pas question donc que Gérald Darmanin quitte ses fonctions, en vertu de la « jurisprudence Balladur » : cette règle non écrite veut qu’un membre du gouvernement démissionne s’il est mis en examen ; ce qui n’est pas le cas à ce stade pour le ministre des comptes publics.