Le dispositif des bump stocks se monte sur la crosse des armes semi-automatiques. / GEORGE FREY / REUTERS

Des soldes de 10 % sur le prix des bump stocksces dispositifs qui permettent d’accélérer la cadence de tir des fusils semi-automatiques –, moins d’une semaine après la tuerie qui a fait 17 morts dans un lycée de Parkland, en Floride, le 14 février.

Relevée par le Guardian, cette promotion a été proposée par la société américaine Slide Fire Solutions, qui précise que cette baisse du prix est accessible seulement avec le code promotionnel « MAGA ». Soit l’acronyme du slogan de la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016 : « Make America Great Again ». Et la société a lancé cette opération marketing avec le hashtag #HeresToFreedom (Ici pour la paix), une référence au deuxième amendement de la Constitution des Etats-Unis qui garantit le droit des individus à porter une arme à feu.

Le dispositif des bump stocks, qui se monte sur la crosse des armes semi-automatiques, avait pourtant été mis en cause aux Etats-Unis après la fusillade de Las Vegas où 58 personnes avaient été tuées, en octobre 2017. C’est en effet ce système qui a permis à l’auteur de la tuerie, Stephen Paddock, de faire autant de morts en une dizaine de minutes. Après le massacre de Las Vegas, même le puissant lobby des armes, la National Rifle Association (NRA) s’était prononcée en faveur de « règlements supplémentaires » pour ces dispositifs disponibles dans le commerce.

« Vous avez un vrai ami à la Maison Blanche »

Après chaque tuerie de masse, le débat revient sans cesse aux Etats-Unis entre ceux qui réclament un contrôle plus strict, notamment une vérification des antécédents judiciaires et psychiatriques avant toute vente, et ceux qui y sont opposés. Et souvent, quelques jours après une fusillade, la vente des armes repart à la hausse dans le pays. A la suite de la tuerie de Las Vegas, CNN relevait ainsi que les fabricants d’armes à feu avaient fait un bond en Bourse. Le même phénomène avait été perçu après la fusillade dans une école de Newtown (Connecticut) en 2012 ou encore après la tuerie de San Bernardino (Californie) en 2015.

Pourtant, les producteurs d’armes vivent des jours difficiles aux Etats-Unis. C’est le cas notamment de Remington Outdoor Company, l’un des plus importants fabricants d’armes, qui a évité de justesse la faillite en trouvant un accord avec ses créanciers le 12 mars.

D’après les agences de notation, ce projet de mise en faillite est la conséquence d’une chute des ventes du fabricant d’armes, due au fait que les Américains ne craignent plus un durcissement drastique de la réglementation sur les ventes d’armes après la victoire de Donald Trump à la Maison Blanche. Le milliardaire est en effet un ardent défenseur de la libre circulation des armes. Après son élection, M. Trump avait même tenu à assurer la NRA de son soutien : « Vous avez un vrai ami à la Maison Blanche. (…) Vous m’avez soutenu, je vais vous soutenir. »

Mais à la suite de la tuerie au lycée de Parkland, la colère monte aux Etats-Unis, notamment chez les jeunes qui dénoncent « la culture des armes » et la collusion entre les élus, démocrates ou républicains, et la NRA. Principale cible de ces étudiants pour ses liens étroits avec la NRA, Donald Trump aurait assoupli sa position et a fait savoir lundi qu’il serait prêt à renforcer le contrôle des antécédents lors de l’achat d’une arme.

NRA : pourquoi le lobby des armes est devenu si puissant aux Etats-Unis
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