L’avis du « Monde » – à voir

Un soir au volant de sa voiture, le docteur Nariman renverse une famille en scooter alors qu’il tentait d’éviter un chauffard. Un enfant est blessé et le docteur insiste pour l’emmener à l’hôpital. Quelques jours plus tard, se rendant à l’institut médico-légal où il travaille, l’homme découvre que le jeune garçon vient de mourir. La raison officielle : une intoxication alimentaire. Mais le doute s’empare du docteur, peu à peu persuadé que l’enfant est décédé des suites de l’accident, il tentera de remonter jusqu’à la véritable cause de la mort.

A travers ce drame dont les conséquences rejaillissent sur une poignée de personnages, Vahid Jalilvand ausculte la société iranienne : l’hypocrisie de la classe dominante, la survie et l’oppression de la classe dominée, filmée ici comme une catégorie damnée, habituée et condamnée au malheur. Deux mondes imperméables l’un à l’autre, mais entrant subitement en collision à la faveur d’un drame que le cinéaste filme jusque dans ses plus infimes conséquences avec un regard d’entomologiste.

Virtuosité du scénario

Cas de conscience a cependant les défauts de ses qualités : la virtuosité du scénario se referme comme un piège sur les spectateurs. Quant à la mise en scène, aride et dépouillée, à l’image de la vision pessimiste et tragique du cinéaste, elle semble condamner d’avance les personnages. Pour autant, le film parvient lentement à ses fins : par une forme d’intransigeance et d’âpreté qui ne laissent pas indemne.

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Durée : 01:39

Film iranien de Vahid Jalilvand. Avec Navid Mohammadzadeh, Amir Aghaei, Zakieh Behbahani (1 h 44). Sur le Web : www.damneddistribution.com/cas-de-conscience et www.facebook.com/damnedfilmsfrance