L’analyse montre ainsi que « la consommation excessive d’alcool est associée à un triplement du risque de démence et un doublement du risque en ce qui concerne la maladie d’Alzheimer », affirme l’Inserm. / JEFF PACHOUD / AFP

Une consommation excessive d’alcool multiplie par trois le risque de développer des démences et double celui de la maladie d’Alzheimer, affirme une étude de l’Inserm publiée mercredi 21 février, dans la revue The Lancet Public Health.

Menée en collaboration avec des chercheurs canadiens, cette étude s’est fondée sur l’analyse des données de 57 353 cas de démence précoce (patients de moins de 65 ans) recensés dans les hôpitaux français entre 2008 et 2013.

« Après exclusion des cas de démence attribuables à une pathologie bien identifiée, les chercheurs ont retrouvé une consommation excessive d’alcool dans 57 % des démences précoces » contre 8 % seulement pour celles survenues après 65 ans, indique l’Inserm.

L’analyse montre ainsi que « la consommation excessive d’alcool est associée à un triplement du risque de démence et un doublement du risque en ce qui concerne la maladie d’Alzheimer ».

Six verres ou plus par jour pour les hommes

A partir de là, « les chercheurs estiment qu’il s’agit d’un facteur de risque de démence pouvant être considéré comme le plus important devant le tabagisme ou l’hypertension artérielle »

Une consommation excessive d’alcool correspondant à six verres ou plus par jour pour les hommes et quatre pour les femmes.

Carole Dufouil et Michaël Schwarzinger, les responsables de l’étude, estime que l’alcool « pourrait précipiter la survenue de ces maladies et accélérer leur progression en augmentant les dommages structurels et fonctionnels dans le cerveau ».

Si les mécanismes possibles restent à clarifier, « cette étude interpelle donc une nouvelle fois sur les dangers de l’alcool, suggérant que des mesures préventives supplémentaires pourraient contribuer à réduire le risque de démence et leur coût financier et sociétal », souligne Carole Dufouil.