Le vice-président américain était prêt à rencontrer une délégation de hauts responsables nord-coréens en marge des Jeux olympiques (JO) d’hiver de Pyeongchang (Corée du Sud) « afin de souligner la nécessité pour la Corée du Nord d’abandonner ses programmes illicites de missiles balistiques et nucléaires. » Mais cette « brève réunion » a été annulée « au dernier moment » par Pyongyang après les durs propos de Mike Pence, a révélé une porte-parole de Washington, Heather Nauert, mardi 20 février.

« Nous regrettons qu’ils n’aient pas saisi cette opportunité. Nous n’allons pas nous excuser pour les valeurs américaines, pour avoir attirer l’attention sur les atteintes aux droits de l’homme, ou parce que nous portons le deuil de la mort injuste d’un Américain [Otto Warmbier]. »

Un peu plus tôt, le secrétaire général du vice-président, Nick Ayers, avait également évoqué dans un communiqué ce rendez-vous manqué, affirmant que « la Corée du Nord avait fait miroiter une réunion dans l’espoir que le vice-président adoucisse son message, ce qui serait revenu à céder une audience mondiale à leur propagande pendant les Jeux olympiques ».

« Au lieu de cela », Mike Pence « a rencontré des ressortissants ayant échappé à la tyrannie, a reçu Fred Warmbier dont le fils a quoi qu’on en dise été assassiné par la Corée du Nord, a souligné leur historique atroce en matière de droits de l’homme et d’asservissement de milliers de leurs citoyens, a évoqué leurs projets hostiles avec des armes nucléaires et des missiles balistiques, et a annoncé qu’un nouveau train de sanctions était en route », a avancé Nick Ayers.

Le secrétaire général a encore souligné que l’administration Trump avait toujours affirmé qu’elle « s’opposerait au désir des Kim de blanchir leur régime meurtrier avec de belles séances photos aux JO. C’est peut-être pour ça qu’ils ont reculé ou peut-être qu’ils n’avaient jamais été sincères à propos d’une réunion. »

Un réchauffement des relations entre le Nord et le Sud

Après des mois de silence sur la participation même de la Corée du Nord à l’événement, les JO d’hiver de Pyeongchang donnent lieu à un rapprochement spectaculaire entre Séoul et Pyongyang. Le Nord est en pleine offensive de charme, envoyant au Sud athlètes, artistes, pom-pom girls et délégation de haut niveau.

Le président sud-coréen a reçu à déjeuner Kim Yong-nam, chef de l’Etat de Corée du Nord aux fonctions largement honorifiques, et plus haut dignitaire nord-coréen à s’être jamais rendu au Sud. Et le numéro un nord-coréen Kim Jong-un a formellement invité le président Moon à un sommet à Pyongyang.

Lors de la cérémonie d’ouverture des JO, M. Moon avait serré la main de Kim Yo-jong – soeur de Kim Jong-un et première membre de la dynastie régnant au Nord à fouler le sol du grand rival depuis la fin de la guerre de Corée – comme celle de Kim Yong-nam, saluant les athlètes du Nord et du Sud qui entraient de concert dans l’arène derrière le drapeau de l’unification dépeignant une péninsule sans frontière.