C’est un début d’année sur les chapeaux de roues pour le groupe M6. Après avoir annoncé, mardi 20 février un bénéfice net de 158,4 millions d’euros pour 2017, en progression de 3,7 %, le groupe de télévision a annoncé mercredi 21 février avoir pris une participation minoritaire dans Glory4Gamers, start-up française qui organise des compétitions de jeux vidéo (e-sport).

Cet investissement effectué via sa filiale M6 Web et dont le montant n’a pas été dévoilé, se fait parallèlement à celui de la société d’investissement Calao Finance, précise-t-il dans un communiqué.

Fondée en 2012, Glory4Gamers organise des compétitions sur les jeux phares de l’e-sport comme Call of Duty, FIFA, League of Legends ou Rainbow Six Siege. Chaque semaine, elle met en scène plus de 500 tournois en ligne, permettant à des centaines de milliers d’utilisateurs de s’affronter. Elle organise aussi des événements physiques hors ligne, qui permettent aux sponsors et aux éditeurs de faire la promotion de leurs marques.

La stratégie de diversification de M6

M6 compte dynamiser la croissance de la start-up en lui prêtant son savoir-faire en matière d’organisation d’événements physiques (avec sa branche M6 Evénements), d’élaboration d’offres pour annonceurs (avec M6 Publicité), mais aussi de création, production et diffusion de contenus numériques (par le biais de Golden network et 6play).

M6 a déjà à son actif un partenariat avec la chaîne de vidéos sur YouTube (MCN) Broadband TV, qui enregistre près de 230 millions de vidéos vues sur le thème de l’e-sport chaque mois.

Damer le pion à TF1

C’est loin d’être le premier contact de Glory4Gamers avec une chaîne de télévision française : le start-up a été incubée par les groupes Amaury et TF1. Ensemble, ils ont organisé la Xtra Cup League of Legends puis la Xtra Cup Clash Royale en 2017. Les huit heures de finale n’ont toutefois pas été visibles sur TF1 mais sur la chaîne en ligne MyTF1Xtra.

« C’est la première étape du déploiement du groupe TF1 sur l’e-sport, expliquait au Monde Yann Geneste, directeur des activités musique, spectacle et événements. La thématique est prête pour intéresser un large public. TF1 a le savoir-faire pour contribuer à la démocratiser davantage. »

Toucher un public jeune

Si ces revenus sont encore modestes, les compétitions de jeux vidéo connaissent une croissance rapide et sont un moyen pour les grands groupes de toucher un public jeune qui délaisse les médias traditionnels. Un public qui intéresse grandement les annonceurs, eux aussi tentés de diversifier leurs plans média.

Selon le cabinet Deloitte, l’ensemble de l’industrie de l’e-sport a rapporté 500 millions de dollars en Europe en 2016.

 

Jeux vidéo : verra-t-on un jour l'e-sport aux Jeux olympiques ?
Durée : 04:10